Originaire de Mbandaka mort centenaire( il y à 30 ans), Léon Mangbangulu, mon grand-père maternel, ne tarissait jamais d’éloges à l’endroit de celui qu’il nommait « ndoyi » (homonyme). Pour lui, Léon Engulu, érudit, était un modèle que je devrais absolument suivre pour occuper comme lui de hautes fonctions dans l’administration territoriale où il a commencé à fourbir ses armes en 1954 : alors même qu’il était gouverneur de la Cuvette centrale puis de l’Équateur. Vantant ses mérites et son parcours qu’il qualifiait d’élogieux, insistant sans relâche sur sa participation à la Table ronde de Bruxelles à laquelle le patriarche Engulu parmi l’élite congolaise partie négocier, plutôt arracher presque, l’indépendance du pays au prix de débats houleux. Pour lui (mon papy), à tout prix, je devrais en prendre de la graine. Son petit-fils que j’étais l’avait déjà pris pour modèle, sauf que j’ai choisi une autre voie. Pendant ma croissance, j’ai appris à le connaître davantage à travers les informations qui le mettaient au devant de la scène politique notamment ses nominations d’abord au sein de différents exécutifs provinciaux (de 1962 à 1965).
C’était déjà des signes évidents qu’il poussera encore un peu plus loin… A la prise du pouvoir de Joseph-Désiré Mobutu en 1965, Léon Engulu sera tour à tour nommé gouverneur de l’Équateur, au Kivu puis au Katanga entre 1966 et 1968. Son étoile continuera à briller encore. Dès 1970, cette silhouette frêle, au teint d’ébène, siège au gouvernement : il est plusieurs fois ministre notamment des Affaires politiques (1974-1977), plus tard, il prend le portefeuille de l’Intérieur. Devenu Engulu Baangampongo Bakokele Lokanga (tout un programme en somme !) durant le recours à l’authenticité. Et les circonstances de la vie me conduiront à faire ample connaissance préalablement avec ses filles Louise et Mado et ensuite à Bruxelles avec ses différents fils dont quelques-uns se prénomment comme lui, des Léon (décidément). Et le bouquet, c’est que Léon père est né le 1er avril 1934, le même jour que ma fille aînée (42 ans après). A la tête d’une famille nombreuse, il vit paisiblement sa retraite.
J’ai appris qu’il avait arrêté précocement les études, la politique avait très vite pris le dessus. Tenant mordicus à rattraper le temps perdu, étant encore aux affaires il a repris les études là où il les avait abandonnées pour décrocher finalement une licence en sciences politiques et administratives au campus de Lubumbashi en 1981 et un master en science po de l’Université de Montréal au Canada. Durant le règne du maréchal Mobutu, il a été tout ou presque… Membre du Bureau politique, ministre, député et sénateur (Parlement de transition, 2003). Encore une fois heureux anniversaire bokulaka Engulu…