Pascal Lokua Kanza est Franco-Congolais et fier de l’être. J’ai en commun avec lui nos origines Mongo de la province de l’Equateur. Mais lui n’est pas 100% Congolais. Il me confia un jour qu’il était fier d’être Français d’origine congolaise par son père et Rwandaise par sa mère. Pascal est né à Bukavu, dans le Sud-Kivu, en 1958. Cette année, au mois d’avril, il va soufflé des bougies pour ses 62 ans d’âge. Ce célibataire, père de trois enfants, a quitté le pays en 1981 pour s’installer d’abord à Abidjan, puis en 1984 en France. Et 11 ans après, en 1995, il va obtenir la nationalité française. De lui, ce que je sais c’est le fait qu’il a appris à chanter au sein des chorales des églises. C’est à l’âge de 6 ans qu’il débarque à Kinshasa. A la suite de la mort de son père, il arrête ses études. Contraint de travailler pour subvenir aux besoins de sa famille.
Pour parfaire ses connaissances instrumentales, il entre au Conservatoire pour apprendre le solfège, l’harmonie et la composition. C’est en 1980, à la faveur de son entrée dans le groupe Les Redoutables de la tigresse Abeti Masikini, que démarre sa vraie carrière mudicale. Dans la suite de la Diva Abeti, il va effectuer de nombreux voyages en Afrique et dans le vieux continent. En 1981, il rejoint l’autre aile de l’orchestre The Best qui évoluait à l’hôtel Ivoire à Abidjan. C’est là qu’il se tient pour la première fois devant un micro et une guitare à la main et chante à la manière de Tracy Chapman dont il a pris jusqu’au look des cheveux en dreadlocks. Et ça marche. Auteur compositeur et arrangeur, Lokua est designé par les chroniqueurs comme étant un artiste pur. Et moi de conclure que cette épithète lui va comme un gant. Toujours attaché à ses origines, je me souviens avoir lu dans les réseaux sociaux qu’il avait adressé ses condoléances aux familles qui avsient perdu les leurs lors de la marche du 21 janvier dernier. Pour nous, il ne manque pas de chanter des berceuses pour adoucir nos colères, souffrances et frustrations avant d’achever par des chants d’espoir pour de lendemains meilleurs. En dépit de sa créativité abondante, il est à croire que cet orfèvre est présentement en mode silencieux, car son album annoncé il y a deux ans tarde à venir, tandis que lui-même ne revient plus au pays ni pour des productions, ni pour les vacances et rendre naturellement visite à la famille.( Remake)
Jean-Pierre Eale Ikabe