L’équipe du Dircab se réserve désormais le droit de traduire en justice quiconque se lancerait dans la diffamation contre sa personne et sa famille.
L’équipe de Vital Kamerhe, le directeur de cabinet du chef de l’État, écroué à Makala dans le cadre de l’enquête judiciaire sur les 100 jours, et qui bénéficie jusque-là de la présomption d’innocence, fustigent les articles et les commentaires à caractère diffamatoire visant tant sa personne que sa famille. Elle dit se réserver désormais le droit de traduire en justice quiconque se lancerait dans la diffamation contre Kamerhe et les membres de sa famille. La réaction a tous les atouts de la rationalité: «A ce jour, il n’y a aucune décision de justice condamnant notre client, Vital Kamerhe, pour un quelconque détournement des deniers publics», argumentent les avocats du Dircab de Fatshi, surtout remontés contre l’article paru dans une certaine presse rapportant que Soraya Mpiana, la fille de l’épouse de Kamerhe, est impliquée dans le dossier Samibo pour avoir, selon les auteurs de l’article, «reçu de manière inexplicable, en cession, une concession à Utexafrica» de la part du patron de Samibo. À part ces affirmations, l’article ne donne aucune preuve indéniable comme ses auteurs se taisent sur la source.
Tout en y apportant un démenti formel, les avocats de Kamerhe font comprendre que cette affaire concerne une commande supplémentaire de 3000 maisons de deux chambres à coucher confiée à Husmal-Samibo. Le marché a été passé, selon eux, «sur instructions personnelles du chef de l’État pour répondre à la demande formulée par les militaires et policiers». Les avocats de Kamerhe estiment que la demande des militaires et la suite y réservée par le Président constituent des évidences. Ils affirment qu’une avance de près de 2 millions de dollars américains a été donnée et 91 maisons préfabriquées déjà acheminées à Matadi.
Ils soutiennent avoir déjà produit suffisamment de pièces justifiant la non implication de leur client dans le dossier 1500 maisons initié et finalisé par Justin Bitakwira, alors ministre du Développement rural du gouvernement Tshibala. Bitakwira se défend d’avoir mené ce dossier jusqu’au bout, laissant entendre que l’avenant par lui présenté à la Direction générale de contrôle des marchés publics -DGCMP- a été rejeté.
À en croire les explications des avocats de Kamerhe, la commande initiale a été de 900 maisons pour 9 provinces de la République démocratique du Congo au coût de 26 millions de dollars. Mais, par un avenant, Bitakwira avait sollicité et obtenu l’avis de non objection de la DGCMP pour 4 modifications principales au contrat initial. Primo: passer de 900 à 1500 maisons. Secundo: réduire les provinces bénéficiaires à 5 au lieu de 9. Tertio: passer de 100 à 300 maisons par province. Quarto: le coût est, par conséquent, passé de 26 millions à 57 millions de dollars.
L’équipe de Kamerhe fait noter que les sociétés Husmal et Samibo sont gérées par Samih Jammal assisté de ses enfants. Ils ont, à leur tour, signé un contrat avec une firme turque spécialisée en maisons préfabriquées.
Tino MABADA