Le gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila, a érigé en infraction le non-port du masque ou couvre-nez, assortie d’une amende de 5.000 FC. Alors qu’on en était encore à s’interroger sur le comportement des policiers face à cette mesure, les premières bavures ont été enregistrées mercredi 22 avril 2020 dans les communes de Kimbanseke et de Masina.
A Kimbanseke, une altercation entre un chauffeur de taxi non porteur d’un masque de protection contre le coronavirus et un agent de l’ordre, au niveau de l’arrêt Matamba, au quartier Mikondo, le long du boulevard Lumumba, s’est terminé par un drame.
Selon le bourgmestre de la commune de Kimbanseke, Placide Mukonkole, une balle se serait échappée malencontreusement de la chambre de l’arme que portait le policier pour toucher mortellement le taximan, qui se trouvait en dehors de sa voiture, en grande discussion avec le meurtrier qui lui reprochait le fait qu’il se trouvait sur la voie publique sans cache-nez. Conduit d’urgence à l’hôpital du Camp Ceta, le personnel soignant a simplement constaté sa mort. Son corps a été transféré à la morgue de l’Hôpital général de référence de Kinshasa (ex-Mama Yemo). Quant au policier, il a été mis aux arrêts, d’abord au commissariat communal, avant d’être transféré vers l’auditorat militaire.
Dans la commune de Masina, un incident malheureux s’est produit au moment où des policiers étaient en train de chasser des vendeurs et vendeuses des marchés pirates des voies publiques, mais aussi de contrôler les personnes non porteuses de masque. Selon le bourgmestre de cette municipalité, Toussaint Kapuku, l’un de ces vendeurs, non porteur de masque, pourchassé par un policier, a pris fuite.
L’homme en uniforme, en colère, a tiré dans la foule, touchant un passant civil autre que celui qu’il ciblait et un policier qui passait son chemin. Les deux victimes ont été conduites au Centre médical Pilote de Masina, à côté de la maison communale. Selon le corps médical, leurs vies ne seraient pas en danger.
L’on pense que ces bavures sont liées au fait que les policiers, qui devaient se faire accompagner d’agents de la DGRK (Direction Générale des Recettes de Kinshasa), agissent jusque-là en électrons libres. D’autres abus sont à craindre si le système de constat de l’infraction de non port de masque et de la perception de l’amende y afférente, avec quittance, n’est pas clairement établi.
Kimp/Le Phare