Défaut de production du pigment mélanique qui donne un teint foncé à la nôtre, l’albinisme n’est nullement une fatalité. Nombreux vivent parfaitement cette situation quoiqu’on ne pas nier l’évidence d’une répulsion innée pour ces êtres dont le malheur commence dès la maternité notamment par l’émoi des parents et des proches. Yan Mambo est bel et bien albinos et se montre fier de l’être. Face à la marginalisation de la société vis-à-vis de ces êtres à part entière et non entièrement à part, Yan a décidé de relever la tête et mener un combat. Ce qui, à l’évidence, l’amène à adhérer à l’ASBL « Plus des couleurs fièrement ndundu ». Généralement jovial et débonnaire, il s’ingénie à se montrer respectueux envers les autres et bien évidemment sans complexe. En plus d’être serviable, Yan Mambo est un garçon chic.
Travailleur hors pair, avec plusieurs casquettes qu’il arbore avec dignité : directeur de programmes et de production à Univers TV, il est aussi manager, réalisateur, monteur, photographe, cameraman. Tout ça pour lui seul : bel exemple d’un touche-à-tout professionnel. D’ailleurs, il est actuellement en tournage d’un film.
Avec son sourire en permanence, on le voit presque à toutes les manifestations où sa présence est requise. Un self made man qui mène une existence ordinaire à laquelle ses études ne le prédestinaient guère. Après avoir appris les fondamentaux au CSC Malula, il a embrassé le droit à l’Université Protestante du Congo avant de se lancer dans l’apprentissage de la production et de la réalisation télé à l’Institut congolais de l’audiovisuel de la RTNC. Il s’en tire avec brio pour aller sur les terrains de la pratique audiovisuelle où il a commencé à laisser ses empreintes et imprimer sa marque. Pour avoir vaincu son premier combat, celui de s’éloigner de ces clichés qui condamnent encore une frange d’albinos éprouvant tout le mal du monde à s’affranchir de la stigmatisation comme s’ils étaient marqués au fer rouge, Yan s’évertue à s’affirmer dans ce qu’il fait au lieu de focaliser son regard sur sa couleur.
Ce sont donc, pour tirer les autres vers nous en leur tendant la main, ces peurs et ces fausses croyances que notre société doit définitivement exorciser. Ce qui aiderait l’albinos (dans le sens général du terme) à trouver effectivement sa place… au soleil. Tout compte fait, Yan, lui, je l’ai démontré, s’en est bien éloigné en accomplissant à merveille ce qu’il est appelé à faire…