C’est très jeune que je l’ai connu car ami et proche de mon défunt père Thomas Eale. Mon géniteur, qui allait cette année célébrer ses 83 ans, était aussi son aîné de 7 ans. Tous les deux étaient nés au mois de mai. Engambe Edo Mokolo wa Mpombo va célébrer son anniversaire le 31 de ce mois. Vieux Edo (comme on l’appelle affectueusement) a fait de brillantes études à Mbandaka dont il est natif et originaire. Il est un des rares notables à y avoir construit une villa de grand standing. Il poursuivra son cursus jusqu’à Lovanium où il va obtenir une licence en sciences politiques et administratives en 1968. Il sera retenu comme assistant de recherche. En 1970, il est conseiller principal au cabinet du président de la République Mobutu Sese Seko. Après il devient diplomate et est nommé ambassadeur de l’ex-Zaïre en Côte d’ivoire, d’où son attachement à sa capitale Abidjan. De retour au pays, il entre au Conseil exécutif (gouvernement) comme commissaire d’Etat (ministre) à la Culture et aux Arts. En 1979, il est flic et nommé administrateur général du CND (Centre national de documentation) devenu aujourd’hui ANR (Agence nationale de renseignements). Parallèlement à son boulot de « policier » qui le colle à la peau et fait sa réputation, il est ambassadeur itinérant puis chef de mission diplomatique en France et à Unesco de 1980 à 1983. Il revient au bercail pour s’occuper de l’AND (nouvelle appellation du service de sécurité). Il sera ensuite commissaire d’État tour à tour aux Affaires étrangères et à la Coopération, Enseignement supérieur et en 1987, il prend le portefeuille des Travaux publics. C’est sous son mandat que le Zaïre va signer l’accord de construction du Palais du peuple, réalisation du pont Makelele (qu’on appelle Lunda Bululu parce que ce dernier l’avait tout simplement inauguré), bétonnage du tronçon routier Victoire-Bongolo sur l’avenue Kasa-Vubu, qui tient encore jusqu’aujourd’hui ainsi que le stade Kamanyola( actuel Martyrs). Et en 1990, le maréchal Mobutu va le désigner avec le notable Nkema, coordonnateurs du Bureau national de consultation qui va conduire à l’ouverture démocratique le 24 avril 1990 dont il est l’un des artisans autant que Etienne Tshisekedi.
Après 30 ans de fidélité au président Mobutu et au service de la nation, il va en exil où il va rester 14 ans.
A l’arrivée de l’AFDL, il quitte le pays pour revenir en 2002 et l’année d’après, il est parlementaire avec deux mandats au Sénat occupant au passage le poste du 1er vice-président durant 12 ans au cours de la dernière législature. Sénateur de la ville de Mbandaka, il ne manque pas d’occasion pour exécuter les missions
de bons offices pour la résolution de certains différends et apporter son expérience, voire expertise dans les différents dossiers ayant trait à la sécurité et à la diplomatie.
Dans un autre registre, il est père du chanteur de renommée internationale Keysha. Bon vivant, il affectionne le côté mondain de la vie, friand de bonnes mélodies et excellent danseur, plusieurs fois immortalisé dans des chansons, propriétaire d’un club-dancing Esika, au rond-point Forescom où il était le plus souvent son propre client et le plus assidu. Fin gourmet, il ne monte pas à table pour une cuisse de poulet et raffole du poisson d’eau douce du fleuve et des fruits de mer arrosés de vins bon cru (appellation d’origine bien contrôlée). Généreux, il a le cœur sur la main et je sais de quoi je parle pour avoir bénéficié de ses largesses durant ma scolarité.
Bon mois d’anniversaire !