La Radio-Télévision nationale congolaise (RTNC) est une entreprise jouissant d’un statut juridique d’une société anonyme à capitaux publics dont l’Etat est l’unique actionnaire et a comme la mission d’informer, former et divertir.
La plus grande entreprise de médias du pays par son effectif et sa représentation nationale, la RTNC, à travers son programme, n’est plus attrayante et on ne constate pas d’efforts significatifs pour jouer les premiers rôles dans un environnement médiatique concurrentiel. Bénéficiant de gros moyens de l’Etat, cette chaine se comporte comme une chaine commerciale privée privilégiant l’aspect commercial au détriment de sa vocation publique c’est-à-dire au service de l’Etat et de Congolais.
Ayant longtemps œuvré dans un environnement de monopole médiatique à l’époque du parti-Etat, la chaine nationale congolaise, la RTNC, a bénéficié de l’attention croissante des gouvernants à lui dotant d’un bâtiment imposant de plus de 20 niveaux et équipé par des firmes françaises. Pour une large diffusion, elle a été portée sur satellite pour être suivie à travers tout le territoire national et le monde entier. La RDC fut le tout premier pays subsaharien à avoir un réseau de télécommunications par satellite.
A l’ouverture, on avait doté la RTNC d’un hôtel, Hôtel Invest, d’un garage, d’une menuiserie, d’un salon de coiffure, d’une cafette, de plusieurs studio de cinéma et d’enregistrement, il y avait tout pour que cette télévision ne manque de rien. A la livraison de la Tour, chaque bureau avait un salon et un poste téléviseur. Il y a même un site appelé Tingi Tingi pour loger les agents, qui est vendu selon certaines indiscrétions à Star time et une station service. Aujourd’hui, tous ces services sont aux arrêts, certains services sont perçus par les autorités de tutelle. Les studios d’enregistrements tant de la RTNC et de RTNC sont exploités par des privés. Ils éprouvent des difficultés même de soigner le personnel. Beaucoup de journalistes qui sont payés par le Trésor public officient dans les cabinets ministériels comme des attachés de presse. Lors des émissions comme Karibu variétés, les gens passent pour faire un clin d’œil à leurs amis moyennant une somme alors qu’ils devaient donnaient des informations sur les activités musicales et les calendriers des événements musicaux.
En dehors de la propagande politique du parti-Etat, le programme de la RTNC était variée et concernée toutes les catégories d’âge, enfants, jeunes et adultes. Plusieurs thématiques étaient exploitées en l’instar du sport, du théâtre, de la littérature, du tourisme, divertissement, cuisine, de l’environnement, etc.
Ces différentes émissions étaient animées par des présentateurs vedettes comme Basunga Nzinga, Ngbanzola Mangale, Kayumbi Beya, Lukunku Sampu, Kieri Ngunia Wawa, Timothé Wamushala, Kalubi Mati, etc.
En la faveur de la démocratisation, certains journalistes sont passés dans le privé et d’autres morts et la relève n’a pas été assurée ; et avec la baisse constante de la qualité des produits offerts au public, on assiste à un désintérêt croissant du programme de la chaine nationale et son audience a pris un grand coup. Aujourd’hui il est difficile de retenir les visages et les noms de présentatrices du journal télévisé comme le fut à l’époque de Chantal Kanyimbo, feue Célestine Sakombi, Nicole Dibambu. La télévison nationale n’a plus de séries télévisées comme à l’époque des partenaires comme ATL avec Dona Beija, Laudert Productions avec Dallas qui augmentaient l’audienceet d’autres émissions comme Vert Vert avec Zacharie Bababaswe. Le programme phare se sont les matchs, les directs de la présidence ou de plénières de l’Assemblée nationale ou du Sénat et après les gens zappent.
Malgré tous les efforts consentis par les pouvoirs publics : paiement de salaires du personnel, équipement en matériels, paiement de la location du segment spatial et de canalsat, cette chaine se comporte comme une chaine commerciale privée exigeant des fortes sommes pour couvrir les activités des services de l’Etat. A titre illustratif, elle demande 7.000 $ pour la couverture en direct avec le car de reportage alors qu’elle émarge du budget de l’Etat et qu’elle a un statut de chaine publique. Aujourd’hui, les dirigeants de cette chaine privilégient le lucre en offrant ses plateaux aux entreprises lors de grands événements comme les rencontres de football générant des revenus substantiels, mais elle couvre rarement des activités à caractère social.
Les téléspectateurs attendent que la RTNC joue réellement son rôle de média public en couvrant tout ce qui concourt au développement du pays et à la promotion sociale en adaptant ses prestations aux différentes catégories de consommateurs de ses services, publics comme privés. D’autre part, ils doivent mettre des moyens consistants afin de produire des émissions plus attractives pour faire face à la concurrence. Ce qui est plus étonnant, quelques journalistes et personnel que nous avons interrogé ont dit unanimement que l’actuel DG, qui n’est pas de la maison et qui n’est pas journaliste, gère mieux et essaient de trouver des solutions aux différents problèmes que tous les fils maisons qui se sont succédé. Et il est à l’écoute du personnel.
La Radio Congo Belge (RCB) est créée en 1940 par le gouvernement général du Congo belge. Après l’accession du pays à l’Indépendance, la Radio du Congo Belge (RCB) devient la Radiodiffusion Nationale Congolaise (RNC). En 1981, elle prend le nom de « Office zaïrois de radiodiffusion et de télévision (OZRT) » à l’époque du Zaïre. En 1997 avec l’entrée de l’AFDL, elle a repris son appellation de RTNC. Le premier Directeur Général de cette époque, José Kajangwa, avait jeté toutes les archives de la période de Mobutu effaçant du coup 32 ans d’histoire de notre pays. Aujourd’hui comme par hasard, elles se trouvent chez un ex agent de cette chaine devenu propriétaire d’une chaine de télévision, Molière TV, pour ne pas le citer.
Mini Enquête de la rédaction, rendue par Herman Bangi Bayo