Destiné à immortaliser un idéal comme symbole de la ville de Kinshasa à l’instar de la Statue de la liberté, Tour Eiffel, et contribuer à la fois à l’urbanisation de la ville de Kinshasa, l’Echangeur de Limete devrait s’intégrer dans un plan avec un ensemble architectural cohérent. Avec outre sa vocation touristique de promouvoir également l’art, voila 50 ans, cette œuvre architecturale reste inachevée. Dans sa version originale, il était prévu l’érection d’un musée d’arts africains auquel on devrait greffer quelques dépendances comme un restaurant sur le toit avec une vue panoramique sur la ville ainsi qu’une salle de fêtes au sous-sol.
Abritant actuellement un musée au niveau du rez-de-chaussée, ce site attire moins de visiteurs. A l’heure qu’il est, on est bien loin du compte. Impuissants face à une réalité implacable nous imposant une curiosité sans une meilleure attraction, nous regardons ce site comme si on apercevait un avion passer. Sans réaction aucune ! Le gouvernement ne pourrait-il se réapproprier l’initiative pour lui redonner le lustre qui lui revient et reprendre les choses là où on les a laissées ?Ça ne serait qu’une juste cause de lui donner ses titres de noblesse comme on en fait sous d’autres cieux ! Les autorités du pays semblent le regarder exactement comme on en ferait de sa première culotte. Bien plus qu’un simple symbole, sur quasiment tous les supports représentant la ville son image est affichée. L’idée d’y revenir m’a effleuré l’esprit après avoir observé une halte pour un selfie au Manneken Pis (Bruxelles) pour ses 400 ans et au 3e niveau du restaurant de la Tour Eiffel de Paris pour assister à un concert à l’occasion de du 130e anniversaire de site touristique et historique de la France.
A l’instar du monument des Martyrs d’Alger qui est semblable à la place de l’Echangeur de Limete à Kinshasa avec esplanade spacieuse, un tour dominant et offrant une superbe vue sur la ville. Ce site ne chôme jamais toute l’année et est la plaque tournante de moult festivals dans différentes branches de la culture dont la bande dessinée et abrite aussi le musée de l’armée algérienne.
D’autre part, le sous-sol de la tour de Kinshasa appelé à héberger un musée n’a rien à envier à celui de la place de Champs de Mars à Port-au-Prince en Haïti construit presque de la même façon. Celui d’Haïti accueille plus de trois cents ans de l’histoire du pays et attire des visiteurs de toutes sortes.
Inspirons-nous de bons exemples au lieu de passer le plus clair de notre temps à ne s’intéresser qu’à la politique dans laquelle nous engloutissons des tonnes d’énergie parfois pour rien. Nous avons encore la faculté de nous en montrer dignes, rien que pour notre patrimoine à l’abandon. Au nom de tous, je suis comme tous les compatriotes qui souhaitent vivement que la barre soit redressée et que cette œuvre aille finalement jusqu’à son terme suivant son plan initial pour une fierté du pays, en faisant fi de ce qui nous dévie de la bonne trajectoire. On en tirera, naturellement, une légitime fierté ! Car, des recettes supplémentaires que pourraient générer les visiteurs pour le bien du pays sont encore enfouies dedans, il suffit simplement d’une restauration à l’endroit et non à l’envers…
Pour ce faire, le gouvernement peut s’appuyer sur partenariat public- privé à l’instar de ceux qui lient le Grand Hôtel à Pullman ou l’Hôtel du Fleuve (ex Immeuble CCIZ), propriétés de l’Etat congolais à Kempeski.
Sous le régime passé, des projets de réhabilitation de ce site pour en faire un vrai lieu touristique avec des salles d’expositions photos, des galeries d’art et un bar terrasse au dessus avec imprenable vue aérienne sur toute la ville étaient envisagés mais sont restés lettres mortes jusqu’à présent.
Les bénéfices à en tirer sont multiples car les dividendes de l’exploitation dudit site profiteront à plusieurs secteurs : économique, culturel, touristique etc.
La moindre attention accordée à ce site ne ressemble ni plus, ni moins au gaspillage et à l’abandon d’un investissement colossal de plusieurs dizaines de millions dollars américains.
En marge de l’ouverture de la Foire internationale de Kinshasa le 29 juin 1969, il a été décidé par le président Mobutu Sese Seko de l’édification de la Tour de l’échangeur de Limete. C’est une œuvre de l’architecte franco-tunisien Olivier Clément Cacoub dont les travaux étaient prévus pour durer quatre ans (1970-1974). Situé à l’intersection du boulevard Lumumba et l’avenue de la Foire à cheval entre deux communes Limeté et Lemba, avec comme ornement principal la statue de Lumumba, héros national. En béton armé, d’une hauteur de 210 m, il a été conçu pour être un pôle d’attraction et un site touristique, symbole par excellence de la capitale, comme l’est la Tour Eiffel à Paris et la Statue de la liberté pour New-York.
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