Nous reprenons la publication de notre confrère Kale Ntondo parue dans le journal Visa en 2011 en hommage à Mbuta Mashakado, ancien chanteur de Zaïko Langa Langa et Yoka Lokole. Dans le dernier album de Zaïko ‘’Sève’’, une chanson de feu Mbuta dédié à son jeune frère Luto intitulé Lutonzol été repris et qui le remet à la sellette.
Avant sa mort, Mbuta avait tenu à offrir son pardon à tous ceux qui, de loin ou de près, ont eu à l’offenser dans sa vie et a sollicité également l’indulgence et la magnanimité de toutes les personnes que, de son vivant, il aurait eu à outrager.
Né le 10 mars 1952 Mbuta Mashakado, Dieudonné Samuel Mpoyo Nzolantima de son vrai nom, a embrassé la carrière musicale en 1969 au sein de l’orchestre Zaïko Langa-Langa comme chanteur pop. Cela après des études à l’Athénée de Kalina (Gombe), à l’Athénée de Saint Jean à Lingwala, à Mbanza-Ngungu et à Nkamba dans le Bas-Congo.
Bon danseur et chorégraphe au sein du groupe, il fut poussé à prendre le micro en 1974 dans la musique dite typique aux côtés de Jossart Nyoka Longo, Bimi Ombale, Likinga Redo et autres Lengi-Lenga.
Cela à la suite du départ des chanteurs Papa Wemba, Evoloko Jocker, Mavuela Somo et Bozi Boziana partis créer l’orchestre Isifi Lokole. «Yaya Brown » comme l’appelaient ses admirateurs s’est à cette époque signalé avec la chanson « Belly Mashakado » qui fut un tube.
Véritable homme-spectacle, Mbuta Mashakado fut appelé avec Jossart Nyoka Longo dans l’Orchestre National du Zaïre (Onaza) qui, sous la direction de Tabu Ley Rochereau, participa en 1977 au Festival des Arts Négresse (Festac 77) à Lagos, au Nigeria.
A son départ de Zaïko Langa-Langa, Mbuta évolua de 1976 à 1977 au sein du groupe Yoka Lokole avant de réintégrer le premier orchestre, Zaïko Langa Langa en 1978. Trois ans après, le chanteur se rendit à Caen, en France, où il évolua un court moment avec l’orchestre « Mandinga ». La même année 1981 jusqu’en 1986, Mashakado suspendit sa carrière musicale pour suivre une formation en Froid et Electricité à l’étranger.
Rentré au pays, il créa sa propre entreprise dénommée Froidet. Mbuta Mashakado fut appelé en 1987 à rejoindre Zaïko Familia Dei qu’il quitta deux ans après pour tenter une carrière en solo.
En 1992, le chanteur se rendit en Suisse puis, en France dans le cadre de cette carrière en solo. C’est à cette époque qu’il décida de rompre avec la musque. Il alla prester ses services dans la société Label Print où il gravit les échelons pour occuper la fonction d’Administrateur Directeur Technique jusqu’à sa mort.
Ayant reçu l’appel de Dieu. Dieudonné Samuel s’était totalement converti et avait, depuis, consacré sa vie à servir l’Eternel à sa manière, cela après avoir suivi des enseignements pour cela. Engagé dans la politique, Mbuta Mashakado exerçait jusqu’à sa mort les fonctions de président de l’Interfédérale de Kinshasa au MPCR, le parti de Jean-Claude Vuemba.
Ses proches retiennent de Dieudonné Samuel Mpoyo Nzolantima le souvenir d’un homme équilibré, simple et modeste, d’un fervent chrétien.
Avant sa mort, Mbuta avait tenu à offrir son pardon à tous ceux qui, de loin ou de près, ont eu à l’offenser dans sa vie et a sollicité également l’indulgence et la magnanimité de toutes les personnes que, de son vivant, il aurait eu à outrager. Le défunt laisse une longue progéniture, dont l’aîné est Maître Patrick Mpoyo Nzolantima.
Kale Ntondo/Visa