Ressortissant du Congo Brazzaville, Ganga Edouard, né à Kinshasa en 27 octobre 1933 et mort le 7 juin 2020 à Brazzaville, est resté le doyen des artistes musiciens de deux rives du Pool Malebo ayant presté dans l’Ok Jazz et Bantous de la capitale. C’est comme s’il a réalisé son vœu de vivre le 60ème anniversaire de l’orchestre Bantous de la capitale et après s’en aller.
Après la célébration du 60ème anniversaire des Bantous de la capitale ponctué des concerts à Brazzaville et Pointe Noire et pour honorer Edo Ganga, le président Sassou Nguesso l’a décoré en date du 15 août 2019, au boulevard Alfred Raoul à Brazzaville, au grade de commandeur dans l’Ordre du mérite congolais, à l’occasion de la célébration du 59ème anniversaire de l’indépendance du Congo.
Artiste populaire adulé par les fans de diverses générations, Edo Ganga a excellé dans le chant et également dans la composition avec près d’une centaine d’œuvres et une dizaine d’albums à son actif. Parmi ses chefs d’œuvres, on se souviendra de la chanson intemporelle Aimée wa bolingo chantée e duo avec Vicky Longomba dans l’Ok Jazz.
Né le 27 octobre 1933 à Léopoldville (alors Congo Belge), il fait des brillantes études à la célèbre école professionnelle de Brazzaville (aujourd’hui Lycée du 1er Mai) où il en sort en 1953 avec un CAP de menuiserie industrielle.
Edo côtoie déjà à cette époque des grands musiciens kinois dont Joseph Kabasele qu’il accompagne comme percussionniste dans la Chanson Para Fifi en 1953 au studio Opika à l’absence d’Antoine Kaya « De Puissant » percussionniste titulaire.
L’année 1954, il rencontre les guitaristes Joseph Kaba, Nino Malapet et le chanteur Bienvenu Beniamino (journaliste), avec qui il va effectuer le déplacement aux éditions Ngoma à Léopoldville (Kinshasa) pour l’enregistrement de deux disques sous l’appellation d’Atomic Jazz, dont les chansons Vivita de Ganga Edo, Wapi Gigi et Atomic Jazz de Nino Malapet et Vergina mabé de Joseph Kaba .
Ce groupe va constituer l’embryon de l’orchestre Negro Jazz de Brazzaville qui voit le jour la même année au dancing-bar Chez Faignond et dont les musiciens formeront l’ossature de l’Ok Jazz : Essous, Nino, Celio, Edo, Delalune et Pandi.
Au sein de ce groupe, il occupe une place éminente et le Negro Jazz s’impose à Kinshasa où ils vont obtenir un contrat de production au bar-dancing kinois Air France. Après le départ d’Essous pour les éditions Loningisa, le Negro Jazz se disloque sous la direction de Guy Léon Fylla ; Edo Ganga, Célestin Kouka, Nino Malapet et autres retournent à Brazzaville.
Le 27 décembre 1956, Essous, Pandi, Lando « Rossignol », claquent la porte à l’OK Jazz, pour rejoindre Henri Bowane aux éditions Esengo et former au cours de l’année 1957, l’orchestre Rock-A-Mambo.
Ainsi au départ de Rossignol, Essous et Roitelet aux éditions Esengo, Papadimitriou fait appel à Ganga Edo, Célestin Kouka et Nino Malapet, pour renforcer la nouvelle formation de l’OK Jazz qui a fait sa sortie dans la nuit du 31 décembre 1956 et composée comme de Luambo Franco au solo), Antoine Armando Brazzos à l’accopagnement, Daniel Loubélo De la lune à la contrebasse, Nicolas Bosuma Dessoin aux tumbas, Nino Malapet au saxo, Edo Ganga, Vicky Longomba et Célestin Kouka au chant.
En remplacement du chanteur Lando Rossignol, Edo Ganga gratifiera le public de la chanson Aimée wa bolingo qui sera suivie d’autres comme Zozo kobanga te, mabe nde kolimwa, A pobre de mi, oyo nde zoba, etc.
Suite aux turbulences politiques des indépendances, Edo Ganga va se retrouver à Brazzaville avec ses anciens collègues de l’Ok Jazz et les musiciens de Rock’A Mambo pour former le 15 Août 1959, au bar-dancing « Chez Faignond », l’Orchestre Bantous.
En 1962, il retrouve de nouveau l’Ok Jazz avec Daniel Loubelo « De la Lune » jusqu’en 1964, l’année de l’expulsion des ressortissants du Congo Brazzaville, par Moïse Tchombe, premier ministre du Congo-Kinshasa.
De retour à Brazzaville, Loubélo « De la Lune » crée l’orchestre Tembo, tandis qu’Edo rejoint Les Bantous de la capitale. Malgré ce retour, Edo reste associé à Franco et Vicky Longomba au sein des Editions Epanza Makita.
Edo Ganga monte en 1973 le groupe Les Nzoï avec Passy Mermans, Ange Linaud et Théo Bitsiku pour une courte durée car en 1974, il intègre l’orchestre Cepakos de Célestin, Pamelo et Kosmos.
Sous les auspices de Jean Jules Okabando, ancien maire de Brazzaville, il réintègre les Bantous en 1986 qu’il n’a plus quitté jusqu’à sa mort.
Herman Bangi Bayo