Il est bedeiste et illustrateur de presse. Ce n’est pas le moindre de ses qualités : il est aussi désignée publicitaire. Thembo Muhindo Kashauri dont la contraction a donné Kash. Parce que aussi il n’a jamais voulu rien cacher.
Je l’ai connu en 1988, alors étudiant à l’Académie de Beaux Arts. Kash m’avait été recommandé par le jeune frère Thomas Diabanza. Il faisait partie de l’équipe de l’émission Prolongations en qualité d’artiste ayant la charge de réaliser des cartons des résultats des matchs, ceci à la grande satisfaction de feu Modeste Nzila Fanan, présentateur-vedette de cette émission sportive. Après s’être séparés, nous sommes retrouvés dans le comité d’organisation du Festival Fula ngenge autour de Papa Wemba. C’est au cours de nos réunions qu’on va lui demander de réaliser le totem de Kuru debout avec les bras écartés en forme du crucifix du Christ. Son œuvre a fait le tour du monde que beaucoup ont vite fait de l’assimiler au personnage de Charlot. Petit poisson deviendra grand, j’ai depuis 1990 commencé à le suivre à distance travaillant avec des agences de publicité, réalisant des caricatures pour les journaux, animant des ateliers et dispensant des formations. Pour avoir fait parler ses talents, dans la ville, il est devenu incontournable.
D’hier à aujourd’hui…
Natif de Butembo (nord-est du pays), il a étudié à Beni. Il débarque à Kinshasa, son diplôme (latin-philo) en poche pour poursuivre son cursus à l’Académie des beaux-arts en 1987. Ayant fini les arts graphiques (en publicité aujourd’hui communication visuelle), il est en mesure de proposer ses services.
Dès 1992, il évolue en free-lance (Studio Kash) : il bosse comme designer publicitaire pour plusieurs annonceurs.
Parallèlement à ses créations des bandes dessinées, il va s’affirmer comme le tout premier caricaturiste de la RDC croquant avec saveur le monde sociopolitique dès 1990 dans le quotidien le Phare. Ses œuvres véhiculent un message pédagogique pour que la société en tire le meilleur parti possible. Il se retrouve sans des salons et ateliers ici, en Afrique et en Europe. On se l’arrache, ses capacités plaident en sa faveur. La BD c’est vraiment son truc en plus des autres flèches qu’il a dans son carquois. Comme un astre lumineux, Kash brille au firmament de l’art. Il publie sans cesse et ses créations font mouche partout où il est appelé à travailler.
Il bosse constamment avec des grands noms du domaine. Sa rencontre avec Barly Baruty n’a rien de fortuit. D’autres illustres noms de partout s’ajoutent à son catalogue déjà bien garni. Comme bédéiste, il a prêté sa plume des nombreux albums de bande dessinée de fiction et de sensibilisation sur plusieurs thèmes (la protection de l’environnement, l’éducation à la vie, la prévention contre les maux de notre société). Il semble avoir tout fait, mais que reste-t-il encore ? Qu’il poursuive sur sa lancée tant que sa source n’aura pas tari…