Le régime actuel semi-présidentiel n’a-t-il pas avec le couac sur le contreseing, montré ses limites ?
La coalition a été une nouvelle fois mise à rude épreuve avec l’interprétation que les coalisés ont faite chacun des dispositions de la loi régissant le contreseing et l’intérim. Nous ne reviendrons pas ici sur les artemoiements qui ont jalonné cet épisode, où on a vu les juristes de deux camps tirer chacun le drap de son côté, sans oublier de se tirer à boulets rouges.
Mais que retenir au final de cette empoignade entre les coalisés ?
Si la democratie est un luxe pour l’Afrique comme l’avait dit jadis Jaques Chirac,
le régime semi-presidentiel dans le contexte où le président ne dispose pas de majorité parlementaire est plus qu’un luxe qu’on ne peut se permettre, si on tient à une bonne gouvernabilité du pays et voir des réformes poindre. Mais pas que, car il y a bien plus que cela, à savoir : qui répond du programme gouvernemental ? Est-ce le Premier ministre ou le président de la République ?
En ce moment où des voix s’élèvent, et plus surprenant même, au FCC, pour décrier le marasme économique que certains bonzes de ce camp politique impute au président de la République. A tort ou à raison, cette question de savoir qui conduit la politique gouvernementale, et cette politique est la vision de qui vaut son pesant d’or.
Les partisans du PR chargent le FCC qu’ils accusent de sabotage et de blocage, quand ceux du FCC désignent le PR comme artisan du bidouillage et du cafouillage dans la gestion de l’État. Bref, le decor est très bien planté pour une crise, ou tout au moins un enlisement.
D’où la question : ne devons-nous pas basculer sur la présidentialisation
qui est la transformation d’un régime politique dans lequel le pouvoir du président de la République est renforcé ou a tendance à s’accroître. Elle est une évolution vers le présidentialisme. Ceci aura le mérite de mettre clairement le président devant ses responsabilités et éviter toute dérobade au moment du bilan.
Patrick Eale
Libre penseur