Dans un élan passionné et exaltant pour s’exprimer, l’auteur, de sa voix suave, de dès les prémices du morceau (chanté en lingala), a donné le ton du contenu. Libérant à l’envi le sentiment amoureux qu’il entretient à l’égard de cet être aimé que Koffi Olomidé désigne par une appellation évocatrice : Diva. Tout démarre là…
« Diva, bien-aimée, laisse-moi t’aimer, écoute ma chanson d’amour… » Se montrant visiblement aguicheur pourvu d’un charme ravageur, il met tous les atouts de la séduction de son côté et avec cette sensibilité expressive, on aura du mal à ne pas succomber au feeling qui est contenu dans les paroles. En somme, du vernis sur l’ongle !
« Trop t’adorer comme ça peut s’assimiler à un péché. Que Dieu me pardonne si je deviens tel un cannibale et si je pouvais manger la chair humaine afin que toi et moi devenions un seul être à l’image de cette mère intimement liée à son bébé qu’elle porte dans ses entrailles… »
Les supplications se font encore plus vives à mesure que la chanson est déroulée. N’était-il pas finalement devenu ivre de cet amour au point de se laisser tourmenter de cette façon ? Et de poser la question à cet être qu’il désire tant : »Qu’as-tu donc fait pour que l’amour me fasse ça ? Sors de ton sommeil et ouvre ton cœur à celui qui t’aime par dessus tout ».
Il supplie le Très-Haut en lui demandant assistance…
« Dieu de l’amour, pénètre le cœur de ma dulcinée pour qu’elle s’ouvre à moi. Ma tristesse sera sans fin si d’aventure elle balançait dans l’eau l’alliance que je lui ai fait parvenir… »
Avant de revenir à ses semblables, les humains : »Arrêtez de me dissuader de ne pas m’obstiner en persévérant dans cette voie que j’ai choisie : la prison j’accepte, la mort je m’en moque. J’ai déjà aimé par ailleurs, mais pas à ce degré… »
C’est que Koffi s’en est trouvé électrisé. Preuve tangible d’une âme fondamentalement enflammée au point où…
Écoutez encore ceci : »Les belles filles t’en veulent quand tu passes et médisent sur toi, relevant que tu t’es entendue avec Dieu pour te pourvoir de tous ces atouts de séduction dont tu es dotée… »
Dans la suite de son imploration, on se prend à lui témoigner de la compassion… « Si tu te réveilles, le matin, tu trouveras devant la porte de la maison de tes parents, mon cœur sur une feuille d’un vernonia (kongo bololo, une plante des forêts tropicales aux multiples vertus), ne t’étonnes, je suis venu te l’offrir (mon cœur, celui de Koffi par le mien)… »
Et le voilà, dans l’hypothèse probable d’une perspective favorable à laquelle il accorde une attente confiante, il fait un vœu à cet amour « de s’unir chaque samedi pour que j’arrête de pleurer chaque fois que ton nom serait prononcé par d’autres prétendants et je te garantie que personne ne saura prendre ta place dans mon cœur ».
Le reste n’est qu’une suite de litanies de supplications d’un attachement sensuel afin que « Diva » lui rende l’infini amour qu’il lui porte. A la conclusion, en montrant sa photo à quelques-uns de ses amis (Gunther, Godard Motemona, Abibo, Mwikason, Kiki de Paris), ils se demandaient de quelle contrée est-elle ? Et Koffi Olomidé de rétorquer : »Ce n’est qu’une Africaine… » Alors qu’ils pensaient qu’elle était une extra-terrestre…
Donnée à apprécier le 25 juin 1986, cette chanson pour laquelle il s’est attaché les services d’un certain Rigo Star à la guitare lead, est contenue dans un opus de 7 titres dont « Ngobila », « Souci d’été », « Lhomme de la rue » et dure 8,05 minutes. A propos justement de ce morceau, il me laissera entendre autrefois que « pas avant cinq ans on pourra encore sortir une œuvre de cette veine », ni par lui-même ni par les autres… Il y a mis de la prétention, avec une bonne dose de démesure !
Bona MASANU