L’un de plus prestigieux établissements scolaires du Congo, le collège Boboto (anciennement Collège Albert 1er) est une école conventionnée catholique fondée en 1937 par des jésuites belges. Situé au no 7 de l’avenue Père Boka dans la commune de la Gombe à Kinshasa il est aujourd’hui entièrement dirigé par les jésuites congolais. Le Collège Boboto est l’un des plus prestigieux établissements scolaires congolais.
C’est le gouverneur général du Congo belge qui fit appel aux jésuites pour instruire et éduquer les jeunes européens en nombre grandissant à Léopoldville.
Le lundi 4 octobre 1937, le collège ouvre ses portes sous la dénomination Collège Saint-Albert nom choisi pour faire honneur à saint Albert de Louvain, saint patron du souverain belge de ce temps là, Albert 1er. Il occupe alors des locaux prêtés par les Dames du Sacré-cœur. Trois jésuites (deux prêtres et un scolastique) et un laïc prennent en main les trois premières classes ainsi que toutes les activités scolaires et parascolaires. Ils habitent provisoirement à un kilomètre du collège, sur l’avenue Lippens. Le calendrier scolaire, l’horaire des cours et le nombre d’heures de cours suivent la législation belge. Le programme des cours est inspiré explicitement de celui du collège Saint Jean-Berchmans de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.
En 1940, le collège dû accueillir tous les enfants européens, sans distinction religieuse, bloqués en Afrique à cause de la Seconde Guerre mondiale. Le collège prit alors un nom neutre de « Collège Albert 1er », nom du Roi. Le 3 octobre 1940 a lieu l’inauguration officielle des bâtiments du collège Albert 1er en présence des autorités civiles et ecclésiastiques. Les élèves aînés sont en quatrième latine. En 1941, la curie généralice de la Compagnie de Jésus autorise et finance la construction des résidences des Pères (Boboto, Curie provinciale, Maison Saint Ignace et autres), du bâtiment des dortoirs du secondaire et du Centre culturel. Le collège prend dès lors le visage qu’il va s’efforcer de garder jusqu’à nos jours.
En 1945 s’achève la résidence des frères maristes (l’actuelle maison Saint Ignace) qui collaborent avec les jésuites pour l’enseignement primaire. Les statistiques indiquent en cette année 216 élèves (123 aux primaires et 93 aux humanités).
Puis vint Boboto…
À l’indépendance, il y a 515 élèves en primaire, 227 en greco-latine, 151 en Modernes-scientifiques, 77 en 6e latine, 49 en 5e latine et 20 en rhétorique. Ces statistiques vont s’accroître d’années en années jusqu’à une moyenne de 2.400 élèves dont 1.750 aux primaires et 650 au secondaire à partir des années 1975.
La Guerre mondiale a en fait favorisé l’implantation rapide du collège parce que la communauté de souche européenne ne pouvait plus envoyer ses enfants étudier en Europe. Le collège a bien résisté à la Guerre Mondiale (sous le Père recteur Mols) et aux turbulences (troubles et émeutes) de l’année de l’indépendance (sous le Père recteur Cardol). À l’introduction de l’idéologie de l’authenticité dans le pays, le collège Albert 1er va devenir, sous le Père Recteur Croonenberghs, collège Boboto, dénomination que nous connaissons jusqu’à ces jours.
L’année 1953-54 fut marquée par un événement qui ouvre une nouvelle phase dans l’histoire du Collège : l’inscription des six premiers congolais au Collège Albert, admis à suivre les cours à partir de l’année 54-55.
Cet établissement scolaire comme bien d’autres a subi des mutations et des fortunes diverses. A l’image des écoles de la Gombe telles Athénée de Kalina et Lycée Sacré-cœur, il est desservi par les bus commis au ramage scolaire des élèves venant de plusieurs communes de Kinshasa…
En 1986, pour faciliter l’administration, le Père Jean-Claude Michel, délégué provincial pour l’éducation, obtient du ministère de l’Éducation que l’école primaire 1 soit scindée en deux. Cela fera trois directions pour l’école primaire Boboto et renforcera le complexe scolaire.
Au nombre de quelques anciens élèves bien connus (une liste non exhaustive), il y a Jean-Pierre Bemba,
Doctor Gabs (Gabriel Akele Monga Mondipo),
Jean Goubald Kalala,
Jossart N’yoka Longo, Anto Longange, Jean-Claude Masangu Mulongo,
Rigobert Moupondo, Dikembe Mutombo, Kongulu Mobutu…
Bona MASANU