Selon les dernières informations, une invitation à se présenter à l’Auditorat militaire de Lubumbashi a été remise, hier jeudi 23 juillet 2020, au général John Numbi, dans sa résidence établie dans sa ferme, à Kasenga, dans la périphérie de la capitale cuprifère. La difficulté, en ce qui concerne son audition, se situe au niveau de la différence de grades entre lui et le magistrat militaire émetteur de l’invitation, qui est un colonel.
En attendant que la hiérarchie militaire trouve la solution à ce problème, sa résidence se trouve sous haute surveillance militaire.
Alors qu’il n’est plus Inspecteur général des FARDC (Forces Armées de la République démocratique du Congo) depuis une semaine, et qu’il aurait dû se mettre immédiatement à la disposition de l’état-major général, à Kinshasa, le général John Numbi semble rouler pour un agenda caché, qui fait penser à celui d’une rébellion qui ne dit pas son nom. Logiquement, l’image de l’armée, appelée autrement la grande « muette », il aurait dû faire preuve d’un maximum de réserve, surtout dans la situation qui est la sienne, à savoir celle d’un galonné suspecté d’entretenir une milice privée à la base des foyers d’insécurité dans la province du Haut-Katanga en général et la ville de Lubumbashi en particulier, il a fait, dernièrement, un commentaire troublant après sa mise au garage.
En effet, en marge d’un échange entre lui et des notables du Haut-Katanga, dans sa résidence de Kasenge, dans la périphérie de Lubumbashi, il a laissé entendre qu’il n’était pas « un agneau », que les « Katangais n’étaient pas des faibles », que c’est grâce à lui que la RDC avait connu une passation pacifique du pouvoir entre le Président sortant et son successeur, le 24 avril 2019, etc. Il est bizarre qu’un officier supérieur de l’armée, un corps de métier réputé totalement apolitique, se soit mis à faire des déclarations et à organiser des réceptions de ses partisans, comme s’il était politicien.
Les non-dits d’un tel discours n’échappent pas aux observateurs avertis. Ne s’agit-il pas là des menaces non voilées contre le Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi, pour lui faire savoir que s’il le veut, John Numbi est capable de créer l’instabilité au pays, de déstabiliser les institutions et, pourquoi pas, de ramener le pays à la situation d’avant les élections, c’est-à-dire une interminable transition sous la direction de « Yemei » ?
Dès lors qu’il n’a pas été chassé de l’armée et qu’il n’est ni le premier, ni le dernier officier supérieur de l’armée à se retrouver sans fonction, il aurait dû afficher un comportement autre que celui qui frise aujourd’hui l’indiscipline, le mépris de la hiérarchie aussi bien militaire que politique.
John Numbi rêvait-il de rester « Inspecteur général des FARDC » à vie ou tenait-il à continuer d’évoluer comme un électron libre, comme c’était son cas depuis un temps relativement long ?
Source : Le Phare