Construite par le président Mobutu pour les pêcheurs en vue de promouvoir la gestion durable des ressources halieutiques, cette cité a connu son moment de gloire lors de la célébration annuelle de la Journée du poisson le 24 juin. Des courses de piroguiers sont encore organisées tous les 24 juin. Aujourd’hui, des touristes, des groupes d’amis et des familles entières s’y rendent pour se détendre ou faire des achats.
Depuis la chute du président Mobutu, cette cité est devenue un lieu touristique et de détente. Les abords de l’avenue principale qui mènent vers le port et les avenues adjacentes pullulent des resto-bars avec comme menus phares « poissons frais braisés » ou « maboke » (cuisson à l’étouffée dans des feuilles). Aujourd’hui, les Kinois s’y rendent surtout les week-ends avec au menu farniente, pêche, bière, grillades, musique et bonne humeur. Parmi les gargotes locales, on peut citer Robben Island, le Jardin Rose de Kinkole.
A part le marché principal de Kinkole, on trouve d’autres petits marchés qui offrent de types de poissons variés comme mbongo, mboto, nzombo, monganza, poka, kambanioka, mungusu, mompongo, et ceux des produits agricoles comme les feuilles de manioc, les tomates, les aubergines, les patates douces, légumes, etc. On trouve de plus en plus de bouchers qui proposent la viande bœuf, porc, chèvre ; etc.
Pour s’approvisionner, certaines vendeuses se pointent vers 5 h pour attendre le retour des pêcheurs. De fois, elles les suivent au lieu de pêche pour voir l’évolution lorsque les produits deviennent rares.
D’autres, plus stratèges, donnent des rations en avance aux pêcheurs pour ne pas livrer les produits à une autre personne. Le prix de vente d’un poisson varie selon la taille et la qualité donc entre 5 et 80 $, tandis qu’un bassin de 25 litres des mbongo peut coûter au moins 400 $ et celui de 15 litres de kambanioka 50 $ ou plus.
Les visiteurs de cette cité achètent du poisson pour ramener à la maison ou faire cuire et manger sur place. Beaucoup de personnes se rendent les week-ends à Kinkole pour déguster du poisson frais et humer l’air non pollué loin de bruit et de la pollution de la ville.
Malgré cette effervescence, les pêcheurs locaux ne tirent pas vraiment profit de leur activité faute de soutien du ministère de tutelle, celui de la pêche et élevage. Privés de chambres froides adaptées pour la conservation des poissons, ceux qui ne peuvent écouler leurs marchandises le même jour s’adonnent au fumage pour les conserver.
Pour combler le déficit en ressources halieutiques, le ministère de la Pêche et Élevage devrait doter ces pêcheurs de matériels de travail idoines, des chambres froides et des moyens de locomotion pour plus de productivité.
Herman Bangi Bayo