A la lisière des communes de la Gombe et de Limete en empruntant l’avenue des Poids lourds, le port de Baramoto doit son nom à son propriétaire, le général Kpama Baramoto. L’un de plus grands ports privés de la ville de Kinshasa, il constitue un grand centre d’affaires où se côtoient des voyageurs venant de l’arrière-pays, les commerçants et les acheteurs. Plusieurs autres activités se sont greffées comme la fabrication des embarcations, les dépôts de produits vivriers et de carburant, des snack-bars de fortune, les vendeurs ambulants, etc.
Chaque jour, le port de Baramoto grouille du monde autour des embarcations, métalliques ou en bois, qui approvisionnent la ville de Kinshasa en produits vivriers tels que le manioc, le maïs, les arachides, les poissons fumés ou salés, de la viande boucanée, de l’huile de palme, etc. ou en bois en provenance de l’ex province de Bandundu ou de l’Équateur. D’autres vendeurs offrent des produits manufacturiers comme des gobelets et seaux en plastique, des vêtements neufs ou usagers, des chaussures, etc. Les vendeurs à la criée, quant à eux, offrent divers articles tels que l’eau en sachet, la charcuterie et du pain, des bonbons et des biscuits, etc.
Une catégorie des revendeurs, moyennant une commission, servent d’intermédiaires entre les vendeurs et les clients en ajoutant leurs intérêts. Il s’agit souvent des femmes qui disposent des fonds qui leur permettent de prendre en charge les frais de transport des marchandises. Après avoir réglé la facture, il leur revient de fixer les prix de vente de produits et elles versent le montant convenu aux propriétaires de la marchandise à la fin de l’opération.
D’autres intermédiaires, appelées mamans « bipupula », aident avec leurs tamis et récipients des acheteurs qui désirent partager un sac de maïs ou de manioc. Elles sont rémunérées par les miettes qui restent du partage.
On croise également des hordes de porteurs qui se disputent le passage sans ménagement avec des colis sur les têtes pour les décharger soit dans des pousse-pousses soit dans des véhicules.
Il pullule aussi des voleurs à la tire ou des marchandises. Une spécificité, le vol à l’aide de tuyau en plastique qu’on introduit dans le sac et qui achemine les grains jusqu’au sac du voleur. Ce phénomène est courant chez les badauds et certaines femmes.
A côté de ces activités, on retrouve des chantiers navals où on fabrique et répare des embarcations métalliques ou en bois. Et les embarcations peuvent aussi s’approvisionner sur place en carburant dans différents dépôts qui s’y trouvent. Faute de mesures de précaution, on a déploré plusieurs incendies qui ont provoqué d’énormes dégâts matériels.
Pour se désaltérer ou manger, on trouve plusieurs snack-bars qui offrent une variété de plats locaux, de la bière. A côté de ceux-ci il y a aussi des endroits où on vend du chanvre et de l’alcool au grand dam des agents de force de l’ordre.
Le port Baramoto est un grand centre commercial qui fait vivre de milliers de personnes à travers des activités variées et offre aussi plusieurs emplois dans le secteur informel, mais on déplore le plus souvent le déficit des mesures sanitaires et sécuritaires.
Herman Bangi Bayo