Souvent décriée d’être à la tête du client, condamnant seulement les citoyens lambda et protégeant les plus forts, la justice congolaise a fait sa mue avec le procès de l’ex directeur de cabinet du président de la République Félix Tshisekedi, l’interpellation du Vice-Premier ministre de la Justice Tunda et la nomination de nouveaux hauts magistrats à la tête de hautes cours de justice telle qu’au parquet général près la cour constitutionnelle par le nouveau ched de l’Etat. Face aux propositions de lois initiées par les députés Minaku et Sakata tendant à mettre les magistrats sous la tutelle administrative du ministre de la Justice et qui ont provoqué tant de remous, le Chef de l’Etat a rappelé un de ses engagements de campagne celui d’établissement d’un Etat de droit et le principe fondamental de l’indépendance du pouvoir judiciaire, du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif.
Suite à l’interpellation du ministre de la Justice, Tunda ya Kasende, le Premier ministre, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, a lourdement chargé le président de la République Félix Tshisekedi, dans un communiqué du 27 juin à l’issue de la réunion tenue avec les Vices-Premiers ministres et les ministres d’État
Le Premier ministre Ilunga Ilunkamba a qualifié cette arrestation non seulement d’arbitraire mais aussi d’un incident grave de nature à fragiliser la stabilité et le fonctionnement harmonieux des institutions voire à provoquer la démission du gouvernement.
Lors de son adresse à la Nation à l’occasion du 60ème anniversaire de l’accession à la souveraineté internationale, le président de la République a rappelé son engagement pris devant les honorables Députés et Sénateurs celui d’instauration d’un Etat de droit et du respect du principe fondamental de l’indépendance du pouvoir judiciaire, du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif.
Le chef de l’Etat est sorti de sa réserve suite au remous provoqué par les observations du Gouvernement transmises à l’Assemblée nationale par le Vice-Premier ministre, Célestin Tunda Ya Kasende sur la réforme judiciaire proposée par les députés nationaux Minaku et Sakata. Ces propositions de lois ont été à la base du siège du Palais du peuple par des motards ‘’Wewas’’ empêchant les Députés d’examiner lesdites propositions de lois.
Pour avoir transmis les observations sur ces propositions de lois sans obtenir le quitus du Conseil des ministres, le chef de l’Etat a dénoncé le manque sincérité de la part du Ministre de la Justice. Tout en rappelant les avancées enregistrées, le président Félix Tshisekedi a fustigé les manœuvres d’arrière garde tendant à déposséder le Conseil Supérieur de la Magistrature du pouvoir judiciaire qu’il détient par la Constitution.
Il a également rappelé, dans son allocution, le rôle de justice dans l’élévation d’une Nation et dans l’instauration d’un Etat de droit. Pour ce, il a estimé que les réformes dans ce secteur doivent être dictées, non pas par le souci de s’assurer une protection d’une personne ou d’un groupe de personnes, mais plutôt par le souci d’apporter plus d’efficacité et d’efficience au fonctionnement de la justice.
Face à ces principes sacro-saints, le Chef de l’Etat s’est insurgé contre des reformes, qui par leur nature et contenu, viendraient porter atteinte à des principes fondamentaux régissant la justice tels que prévus dans notre Constitution, notamment l’indépendance du pouvoir judiciaire du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif, le pouvoir régalien de nomination des magistrats, la gestion du pouvoir judiciaire confiée au Conseil supérieur de la Magistrature et bien d’autres.
Ce message fort du président Félix Tshisekedi vient mettre fin à la crise provoquée par les propositions de lois initiées par les députés Minaku et Sakata et également renforcer l’indépendance du pouvoir judiciaire.
Herman Bangi Bayo