La dépréciation continue du franc congolais vis-à-vis de la devise américaine, le dollar, fait grincer les dents partout. Une situation qui tenaille les ménages et les Congolais, désemparés, s’en remettent à qui de droit. Qui manipule le taux de change dont la montée vertigineuse laisse pantois ?
Le gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), Déogratias Mutombo, qui a promis des sanctions aux sociétés de téléphonie mobile, accuse ces dernières, grâce à leurs services de mobile money, de manipuler le taux de change. Il l’a dit le mercredi dernier à l’issue de la réunion extraordinaire du Comité de politique monétaire.
A en croire le directeur de la BCC, ces sociétés n’ont pas le droit de fixer à leur guise le taux de change tout en ignorant l’autorité de régulation du secteur financier qu’est la Banque centrale du Congo.
« Il faut aussi que certains opérateurs économiques, autres que les miniers, respectent aussi la règlementation des changes. Il faut qu’ils respectent aussi l’autorité de la règlementation du marché de change qu’est la Banque centrale. Il y a même un certain mépris pour l’institution bancaire. Ce n’est pas normal. C’est un mauvais service qu’on rend à la nation. Ici j’adresse un message aux opérateurs de télécommunications qui s’adonnent à la manipulation du taux de change », a averti le patron de la BCC.
Pour Deogratias Mutombo, ce sont des entreprises de téléphonie mobile, qui affichent le taux change à 2.300 FC pour vendre leur service.
« Ce jeu spéculatif est suivi par d’autres personnes. La Banque centrale est en train de leur adresser des lettres pour leur dire d’arrêter avec ce jeu de manipulation de taux de change. La Banque centrale se réserve le droit dorénavant de sanctionner toute personne qui s’adonne à la manipulation du taux de change. Pour ces sociétés de télécoms, la pénalité c’est 5% du chiffres d’affaires réalisé l’année précédente », a dit Déogratias Mutombo.
A ce jour, aucune réaction n’est enregistrée du côté des opérateurs de téléphonie mobile qui étaient déjà accusés par un groupe de députés d’augmenter abusivement le prix de la connexion internet.
B.M.