Au Congo lorsque l’Eglise donne de la voix, celle-ci est toujours audible, tant au sommet de l’État qu’au niveau du petit peuple. Une voix de stentor surtout si elle est celle d’un prince ecclésial, en la personne du cardinal Fridolin Ambongo.
A l’occasion des noces de diamant de l’indépendance congolaise, l’archevêque de Kinshasa, a demandé, ni plus ni moins que la cessation des épousailles de raison Cach-FCC.
Face à ses ouailles, l’homélie du prélat a porté sur le contexte politique de la RD Congo qui ne fait que se détériorer chaque jour que Dieu fait. La réforme de la justice et la désignation du président de la commission électorale, les 2 casus belli pour lesquels s’étripent ces deux alliés (Cach-FCC) ne sont que les énièmes raisons qui font que de plus en plus le pays devient l’otage de deux camps qui ont cru bon qu’en essayant de partager le gâteau du pouvoir, tout irait bien.
Malheureusement rien ne va. Avant ces chamailleries sur la réforme judiciaire et le patron de la CENI, il y a eu la levée de l’immunité du vice-président de l’Assemblée nationale Jean-Marc Kabund, membre de l’UDPS du président Tshisekedi et la brève interpellation du Garde des sceaux, Célestin Tunda Ya Kasende du FCC. C’est dire que le deal entre l’ancien et l’actuel chef d’État, se lézarde. Même le jugement et la condamnation de Vital Kamerhé, patron de l’UNC allié du président Tshisekedi, ne sont pas anodins. Conclusion de l’Église : Il faut stopper la course de cet attelage, qui fonce droit dans un mur, et dont les conséquences seront terribles pour la RDC.
Ce ne sont pas des menaces, mais une simple homélie, mais quand on sait que ce sont les mouvements citoyens et le comité laïc de coordination émanation du clergé qui ont été le fer de lance pour contraindre le camp Kabila, à signer l’Accord de la Saint-Sylvestre en 2017, quand on n’ignore pas que la même Église a littéralement accepté de se taire sur les vrais résultats des urnes de la présidentielle, quand bien même elle connaissait le nom du véritable vainqueur, quand on regarde dans le rétroviseur et qu’il y a 30 ans, la même Église était au centre de la Conférence nationale souveraine, avec un certain Mgr Laurent Monsengo, cette homélie du 30 juin là est à méditer avec sérieux par le Cach-FCC.
M.L.