Président-fondateur de l’ASBL Artistes en danger, Shaka Kongo est sur tous les fronts pour défendre les intérêts et les causes de tous les artistes confondus : des musiciens aux humoristes en passant par les peintres, les sculpteurs, les écrivains, etc. Se battant souvent pour des funérailles dignes des hommes de culture, il est souvent buté à l’incompréhension et aux attaques de ses pourfendeurs. Malgré cela, Shaka Kongo ne baisse jamais les bras et poursuit sa mission avec abnégation.
Face à la situation déplorable des artistes qui n’arrivent pas à s’organiser ou à se prendre en charge en cas de maladies ou décès, Shaka Kongo a mis en place ‘’Artistes en danger » pour alerter la communauté nationale en général et les autorités politico-administratives en particulier pour les assister ou leur venir en aide.
Beaucoup décrient sa démarche évoquant le manque de sérieux et d’organisation des artistes qui n’arrivent pas à se fédérer et créer une mutuelle qui leur viendra en aide en cas de pépins. Mal organisées pour ne pas dire pas du tout structurées, les différentes corporations des artistes (musiciens, comédiens, peintres ou sculpteurs, écrivains) ne jouent pas effectivement leur rôle d’encadrement et d’assistance aux membres dans le besoin. Durant leur parcours, ces artistes ne cotisent rien et se livrent dans la prodigalité lors des périodes fastes. Une fois malades, ils recourent à la charité et à la compassion de leurs concitoyens.
Au four et au moulin, Shaka Kongo est toujours monté au créneau pour plaider les droits des artistes malgré leur part de responsabilité dans cet état de précarité dans lequel ils vivent. On le voit souvent remuer ciel et terre en cas d’arrestation d’un artiste, de maladie, de mort, voire de l’assistance aux veuves et orphelins des artistes.
Sans pour autant incriminé totalement les artistes, Shaka Kongo fustige l’attitude des autorités de tutelle et celles qui devraient protéger les droits des artistes mais qui laissent les pirates œuvrer à ciel ouvert alors que la loi leur interdit de le faire. Des CD piratés vendus par des Chinois et des Ouest-Africains au vu et au su de tout le monde.
Cette démission de la part des autorités est aussi à la base de la précarité dans laquelle les artistes vivent. Il évoque également la place qu’occupe le ministère de la culture en RDC, presque la queue du peloton alors qu’ailleurs, il est le peloton de tête à qui est alloué un budget conséquent permettant de promouvoir la culture et les artistes. Il fustige l’absence d’une politique culturelle au niveau national et le choix de ministres qui ne sont pas engagés culturellement à la tête de ce ministère. Les différents ministres qui se sont succédé n’ont pas pu défendre la loi-cadre de la culture au niveau du Parlement. Il espère avec la présence de certains hommes de culture au sein de l’hémicycle comme Paul Balenza, Dede Pupasa, Mi Amor, et autres, les choses vont changer et la voix des artistes sera portée plus haut. Quant à la prise en charge des artistes, il rappelle l’existence d’un Fonds d’assistance aux artistes et écrivains que le président Mobutu avait mis en place et milite pour la création d’une mutuelle de santé pour les artistes.
Il appelle tous les artistes à être solidaires pour défendre leurs droits et les autorités à défendre et protéger les droits des artistes au lieu de privilégier l’assistanat car la culture est un secteur créateur d’emplois et porteur du développement comme partout ailleurs.
Herman Bangi Bayo