Venu au monde à Kinshasa le 27 avril 1944, Siongo Bavon Marie Marie fut le cadet du guitariste Franco Luambo Makiadi. Il a fait ses études primaires à l’école catholique St Louis à Kasa-Vubu et les a terminées à Mbansa-Mboma au Kongo central. Il s’inscrit à l’Académie des beaux-arts puis à l’Institut secondaire moderne où il s’initie à la sténodactylographie. Sa vocation étant la musique, Bavon se fabrique une guitare et anime en cachette le quartier avec le rythme Nzambele Kingo.
En 1961, il obtient un équipement de musique et crée avec ses camarades un ensemble dénommé « Les cousins bleus ». Suite à la pression familiale, ils vont se réfugier à Boma car sa maman ne voulait pas qu’il suive les traces de son grand-frère Franco.
En 1962, avec ses camarades Empompo Deyess, Amba Zozo, Bumba Massa, etc., « Marie-Marie » va évoluer au sein de l’orchestre Cubana Jazz qui se produisait chez Tshibangu bar.
Ayant reçu le quitus de son aîné Franco, en 1963, le voilà qui évolue au sein de l’ensemble Jamal où on remarque son doigté, maîtrisant son instrument.
L’année suivante, il se retrouve dans Cobantou de Dewayon à côté du guitariste Nedule Papa Noël. Et le 15 décembre de la même année, le jeune guitariste intègre Negro succès de Bombolo Bolhen avec qui il va partager la guitare solo. L’année 1965 : succès éclatant, Siongo Bavon est adulé par le public.
Charmant garçon, idole des jeunes gens et des dames, sa peau est décapée à l’aide des produits éclaircissants, la gent féminine succombe à son charme. Les chansons où il imprime son empreinte inondent le marché du disque : « Lucie tozongana », « Nabosani chaussettes », « Mille Zaïres pour Lucie », « Elongi TV », « Marie Marie » et « Nalingi nakoma moto » sont toutes les lèvres.
En 1967, Bholen compose la chanson « Bana 15 ans » et propulse Negro Succès au top du hit-parade.
Bavon enchaîne en 68 et 69 d’autres succès telles que « Bolingo ya nga na ye », « Bongisa ndako », « Owuta wapi ? », « Béa », « Na regretter nzoto », « Mayele ya basi », « Basi ya Bijou », « Mado Monkoy », « Nadendela mibali », etc.
Au paroxysme du succès mais il va mourir en 1970 tragiquement le 5 août à la suite d’un accident de la circulation aux petites heures du matin, vers Cosbaki au niveau du pont Makelele en percutant sa voiture Renault 16 contre un grand camion Fiat en stationnement.
Bien que disparu, Bavon Marie Marie est resté dans la mémoire des mélomanes. Et sa brillante carrière de 7 ans de 1963 à 1970 l’a rendu immortel et ses œuvres sorties après sa mort ont récolté un franc succès.
Herman Bangi Bayo