Dans la ville, il a bâti sa relative « petite notoriété » en pastichant le maréchal Mobutu du temps de sa splendeur, sans parodie ni caricature. L’effet recherché par Sony Kamana est bien atteint si bien que l’hilarité générale engendrée traduit parfaitement l’adhésion en masse du public. C’est que dans Sony il y a bien du Mobutu qu’il s’ingénie à « exhumer » dont il rappelle les tics, la gestuelle avec ses autres attributs (canne au poing, toque vissée au crâne) que soulignent cette voix ample et imposante ainsi que l’habillement. Tout en harmonie ! Ce qui lui a valu d’être invité notamment au « Parlement du rire » à Abidjan et bien d’autres festivals ici et là.
Pour cet ardent passionné de l’art, la musique et la mode dont les liens sont serrés jouent le même accord. Son inclinaison à jouer Mobutu ne date pas d’hier. Il faut remonter à bien des années, même déjà du vivant du défunt président dont il appréciait le charisme et la prestance mais farouche opposé à sa façon de conduire le pays. Allant jusqu’à le combattre avec véhémence. On croirait que c’est plus par fanatisme qu’autre chose. Oh que non !
S’étant porté vers la musique, tout jeune, il affectionne le son de la voix de Papa Wemba qu’il a commencé à côtoyer jadis, au point d’en devenir très proche. Son départ précipité dans l’au-delà n’a pas douché ses ardeurs à montrer encore et toujours l’attachement à son œuvre. Werrason fait également partie de son catalogue. Il a vécu à Bandal, on peut aisément le comprendre, le rythme Wenge ne laissait moins indifférents les gars de là-bas. Pour rester dans son élément, son côté styliste ne le quitte jamais, il a créé « Fashion show », un programme de mode diffusé chaque samedi soir sur la chaîne B-One avec laquelle il collabore en free lance. Assidu et motivé, Sony Kamana a goûté au plaisir d’être indépendant longtemps, visiblement doté d’un fort esprit de compétition (davantage avec lui-même). Partisan du développement personnel, il conjugue à merveille persévérance et obstination avec comme leitmotiv « Travailler plus pour provoquer la réussite ». Après avoir mis ensemble ses difficultés et ses succès pour mieux avancer et faire des choses avec passion et auto-discipline…
Bon, ceci dit, qui avait encore affirmer que « la chance respecte ceux qui la respectent »? Notre bonhomme croit dur comme fer qu’un travail acharné vient à bout de tout…
Bona MASANU