Au cours d’une conférence de presse, le directeur général de l’Inspection générale des Finances a fait savoir qu’à ce jour, l’État congolais a accordé plus de 1300 exonérations et compensations, lesquelles actions font perdre au pays plus de 5 milliards de dollars américains par an.
« A ce jour les exonérations et les compensations sont devenues un mode savamment conçu pour détourner les deniers publics. La RDC a aujourd’hui plus 1300 exonérations avec un manque à gagner estimé à plus 5 milliards dollars. »
Pour ce qui est des compensations, le DG de l’IGF a souligné qu’elles sont proscrites par la loi congolaise et qu’à ce jour, il y a un stock disponible de compensations estimées à 1,5 milliards de billets américains, déjà entre les mains des opérateurs économiques. C’est pourquoi le Gouvernement a interdit les compensations sauf pour les miniers et les pétroliers, car elles sont justifiées.
« Entre 2014 et 2016, notre pays a connu une pression fiscale de 14 % mais aujourd’hui avec la même fiscalité, notre pays connait une pression fiscale de 9 % à cause des exonérations irrégulières, fantaisistes et des compensations non justifiées » a poursuivi le DG de l’IGF.
Par ailleurs, il se dégage que les compensations et exonérations accordées aux opérateurs économiques, ont fait chuter la pression fiscale du pays de 5 %. Ce qui ne permet au Gouvernement de maximiser les recettes. D’où, l’importance de cette mission de l’IGF pour permettre aux autorités de récupérer suffisamment des ressources qui échappent au trésor public dans les exonérations et compensations injustifiées.
Pour ce qui est des autres missions de l’IGF, notamment sur la gestion de fonds Covid19, la gestion du compte général du Gouvernement à la Banque centrale du Congo et autres. Le DG de l’IGF a signalé que certaines missions ont été déjà bouclées et il a été découvert les faits de mauvaise gestion pour lesquels la justice a déjà été saisie pour que les auteurs impliqués soient poursuivis.
Me. Patrick / sosoyamboka
La République démocratique du Congo (RDC) perd 15 milliards de dollars par an en raison de la corruption qui mine ce pays, a affirmé un conseiller du président Joseph Kabila. « Il est un secret de polichinelle que d’affirmer que la corruption existe et qu’elle gangrène gravement les institutions », a déclaré le conseiller du président Joseph Kabila chargé de la lutte contre la corruption, Emmanuel Luzolo Bambi, selon le site d’information de la radio onusienne Okapi.
« J’ai toujours affirmé haut et fort que nous perdons chaque année au moins 15 milliards » du fait de la corruption et de détournements des fonds publics, a-t-il ajouté.
Il s’exprimait mercredi à Kinshasa à l’ouverture de la rencontre régionale Afrique de Transparency International qui se tient dans la capitale congolaise jusqu’à vendredi.
Un ancien Premier ministre congolais, qui a requis l’anonymat, a pour sa part estimé que ce chiffre était « fantaisiste ». « On ne peut pas détourner ce qu’on n’a pas produit », a-t-il affirmé.
Le budget 2018 de la RDC s’élève à environ cinq milliards de dollars dont la moitié est financée par des partenaires de ce pays extrêmement riche en ressources naturelles.
Le Produit intérieur brut (PIB) s’établit à quelque 40 milliards de dollars, presque dix fois moins que le Nigeria première économie du continent.
Le PIB par habitant est de 450 dollars par an et par habitant (225 sur 237), selon la Banque mondiale.
Au-delà des statistiques, la grande majorité des 70 à 90 millions congolais vit dans la pauvreté, selon plusieurs rapports internationaux.
AFP / afrique.lalibre.be