Grand chanteur et auteur compositeur, Kisangani Espérant s’est fait remarquer par sa prestation sur scène et ses œuvres d’une grande facture tant sur le plan de mélodies que des textes avec des titres évocateurs comme Constatation, Seringue, Incarnation, Mosinzo, etc.
Ayant débuté la carrière dans un orchestre de fortune dénommé Floris avec ses compagnons Bosuka Boskin, Paki Lutula, Flavien Makabi, Thierry Mantuika, etc., Djenga Kisangani s’est fait connaitre au sein de l’orchestre Tabu National de la commune de Lingwala. Ce groupe a été créé par Tabu Ley d’où l’appellation de Tabu National.
En 1967, Tabu Ley rassemble quelques musiciens venus de Lubumbashi pour jouer la première partie de ses concerts. Ce groupe est composé au départ du soliste et chanteur Lolo, du chanteur Teddy, de l’accompagnateur Bruce, du bassiste Bovic qui alterne avec Johnny Bokosa et le drummer Brando.
S’inspirant de la musique pop, cet ensemble interprétait des chansons en vogue de la musique européo-américain et cela permettait d’étendre son registre aux variétés internationales.
Bovic quitte le groupe avant le voyage de Montréal de 1967 et le reste du groupe profite de l’escale de Bruxelles pour prendre tangente.
C’est sur instigation de Jacques Lutumba, ancine membre du comité d’honneur de Zaïko Langa Langa, un natif de la commune de Lingwala, relance l’orchestre en 1971.
Et Kisangani Espérant est de la partie avec d’autres compagnons tels que Clément Djoboke, Djo Mabuse, José Ikomo, Djo Djo, Antoine Bokilo, Bosuka Boskin, Lutula Paki, Zangila Popolilpo, Falvien Makabi, etc.
Kisangani fera une breve incursion dans l’orchestre Afrizam de Ndombe Opetum et il va vite rejoindre ses amis de l’orchestre Tabu National.
L’orchestre finit par s’imposant sur la scène musicale kinoise drainent de plus en plus des fans.
La notoriété de Kisangani Espérant se fera plus grande lors de son intégration au sein de l’orchestre Viva la Musica en février 1977 à côté de Papa Wemba et de ses collègues Bipoli, Jadot la Cambodgien. Il va se faire remarquer aux mélomanes à travers la chanson Mère supérieure de Papa Wemba. Et la même année, l’orchestre a glané plusieurs distinctions entre autres meilleure chanson de l’année, meilleur orchestre et révélation de l’année pour Papa Wemba. Il a signé également une de meilleures œuvres de ce temps-là : Beloti…
Une année après, en 1978, Kisangani Espérant avec ses amis Jadot la Cambodgien et Bipoli quitte Viva la musica pour aller former l’orchestre Karawa Musica qui malheureusement ne fera pas long feu.
Kisangani va rejoindre Viva la musica où il déploie son talent de chanteur jusqu’en 1983, l’année où il fonde avec ses collègues Evoloko, Dindo Yogo, Djuna Djanana, Bozi Boziana et Roxy Tshimpaka l’orchestre Langa Langa Stars. Dénommés les 7 patrons, ces musiciens vont bousculer la hiérarchie musicale établie par leur prestance sur scène et leur répertoire. Ils vont mettre sur le marché des œuvres de grande facture comme Eliyo d’Evoloko, Dalida de Djanana, Jardin de mon cœur de Roxy, Mnongwana de Kisangani Espérant.
Suite aux égos de ses ténors, Langa Langa connaitra une série de défections qui seront à la base de sa disparition en 1984.
Pour redémarrer sa carrière, Kisangani Espérant se replie en Europe entre la France et la Belgique. En compagnie de Papa Wemba, Espérant sort l’album Paris Match avec des titres tels que Nitou, Bea Wembo, Eloucha, Nefertiti, Paris Match. Cet album a connu la participation de Reddy Amisi, Debaba, Armando Mabumbi, Nseka Huit Kilos, Juva, Helidjo Mpati, etc.
Il lance en 1986 un maxi 45 tours dénommé Nakundoli bazabolo avec deux titres Constatation et Super Linkoy. Dans opus, il fustige les mœurs perverses de Kinois. Sur la même lancée, il met sur le marché du disque d’autres chansons comme Seringue et Mosinzo.
Une année plus tard, il largue l’album Incantation avec des titres tels que Genèse, Sainte Amelo, Bana sambo, Malu la première, etc.
Deux ans avant sa mort, en 1993, Espérant Kisangani largue l’album Que viva la musica.
De retour au pays pour relancer sa carrière, il ne saura réaliser ses projets suite aux problèmes de santé. Il décède à Kinshasa en 1995.
Herman Bangi Bayo