L’affaire a fait couler beaucoup d’encre et de salive (défiant même le coronavirus dans la foulée de l’état d’urgence décrété). Aussitôt la mesure levée et les choses ont pu redémarrer !
Depuis bien un moment, visiblement au bord de l’étouffement, ces commerçants n’en pouvaient plus. Après avoir fait des mains et des pieds, faisant entendre bruyamment leurs voix en tambourinant jusque au cabinet du membre du gouvernement en chargé de l’Intérieur Gilbert Kankonde.
On le sentait, l’air etait lourd et l’atmosphère devenue irrespirable, tant que rien n’allait pas dans la direction souhaitée. Ce fut donc un gros ouf de soulagement pour ces commerçants du grand marché de Kinshasa. Le ministre de l’Intérieur a fait ouvrir le grand marché après le déconfinement de la commune de la Gombe où se trouve cette halle, vaste centre de négoce des activités marchandes de la ville.
Et à l’heure qu’il est le grand bazar est à nouveau accessible avec tout son allant d’antan. Avant cette reprise il y a quelques semaines, on a d’abord commencé par réhabiliter les étals et nettoyer les lieux avant la reprise des activités commerciales. Beaucoup scandaient : »Tozongi eh eh » (Nous sommes de retour). Et on a recommencé à entendre des slogans du genre : »Pesa bord, ozua bord » (Donne quelque chose pour recevoir)…
Même ceux d’entre eux qui étaient délocalisés vers les nouvelles extensions créées au croisement des avenues Itaga et Kasa-Vubu, à l’ex-stadium de handball de l’ex-Voix du Zaïre, au croisement Kabinda-ex-Bokasa, au marché Kalembe-Lembe, au site dit « Rails » à Lingwala (qui va ouvrir incessamment, au croisement Itaga-ex-24 novembre), sont revenus en catastrophe au Marché central, laissant leurs étals aux locataires.
Depuis lors, cela fait un peu désordre avec le fonctionnement des marchés pirates sur les avenues Rwakadingi, ex-Bokassa, Kato, Itaga, Kasa-Vubu et autres. C’est le soulagement au sein des milliers de ménages kinois dont les piliers (pères, mères, frères et sœurs) étaient réduits au chômage depuis quatre mois. Un des poumons économiques de la capitale, le Marché central est le principal pourvoyeur de petits marchés périphériques en marchandises vendues en gros comme en détail.
Bona MASANU