La président de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda Lioko, a aligné 37 500 USD, à raison de 7 500 USD par mois étalés sur cinq mensualités, afin de payer Greystone Global Strategies, un cabinet de lobbying basé à Washington aux Etats-Unis d’Amérique. Le contrat signé le 30 juillet dernier est entré en vigueur le 1er août et sa validité court jusqu’au 31 décembre 2020.
D’après l’extrait du Foreign Agents Registration Act, (FARA) consulté par Zoom Eco, Greystone Global Strategies a été embauché, aux frais de l’Etat par Jeanine Mabunda, afin de concevoir et de mettre en œuvre un programme de relations gouvernementales et de communication au profit de l’Assemblée nationale.
L’objectif final étant de sensibiliser les principales parties prenantes aux États-Unis concernant le rôle constitutionnel et les priorités politiques de la chambre basse du Parlement congolais.
Bien plus, lit-on dans la copie du contrat, « Greystone Global Strategies a également été chargé d’identifier de nouveaux domaines de partenariat et de collaboration avec les institutions américaines pour soutenir l’Assemblée nationale de la Rd Congo dans la mise en œuvre des meilleures pratiques. »
Dans l’opinion, ce recours de Mabunda aux lobbyistes américains fait l’objet des critiques parfois acerbes.
Pour d’aucuns, elle a payé les services d’un groupe américain pour assurer le lobbying en faveur de la vision qu’elle défend pour que les prises de positions du Front commun pour le Congo (FCC) à l’Assemblée nationale soient explicitées auprès des décideurs américains.
D’autres, par contre, dénoncent le fait que l’argent du contribuable congolais soit payé aux américains en cette période de crise pour ne servir en rien les intérêts du peuple plutôt que de sa famille politique. Car, s’interrogent-ils, en cinq mois, qu’est ce que cette opération de conviction et d’influence pourrait avec sur les décideurs américains ? Est-ce pour faire ombrage à Félix Antoine Tshisekedi ?
Des doutes méthodiques poussent certains à penser que les 37 500 USD sont tellement insignifiants pour rendre de services d’une telle ampleur. Ce qui attise des soupçons selon lesquels les non-dits du contrat pourraient faire décaisser plus d’une centaine de milliers de dollars américains.
Ils se souviennent qu’en 2009, Jeanine Mabunda, alors ministre du Portefeuille, avait embauché Crescent Consultants pour un contrat d’une année chiffré à 290 000 USD.
Nombreux sont ces analystes et observateurs qui s’interrogent encore sur l’efficacité du lobbying exercé sur Washington DC par les congolais qui embauchent des lobbyistes. Et surtout lorsqu’il est connu que les institutions américaines agissent en fonction d’une politique diplomatique bien définie.
Faudrait-il vraiment continuer à payer des factures aux frais du trésor public pour des fonds à jeter à la poubelle?
La ligne des Etats-Unis d’Amérique est claire. Elle consiste à encourager l’Etat congolais à implémenter le changement au profit du peuple congolais.
Un processus qui passe notamment par la lutte contre la corruption et l’impunité, mais aussi de renforcer la démocratie et de faire progresser le partenariat privilégié pour la paix et la prospérité (PP4PP) existant entre Washington et Kinshasa.