Fin de week-end quelque peu folle que celle que nous venons de connaître à la faveur d’une dégringolade soudaine de la devise américaine face au franc congolais. Le dollar est le baromètre de toutes les transactions financières et dicte sa loi. Voilà le « roi » dollar qui tire la langue comme un coureur essoufflé. Mais attention ! Le taux de change sur le marché parallèle a atteint le pic de 2 000 en un temps record parti de 1 600 où il s’est stabilisé durant quasiment plus d’une année. Tous collectivement écarquillaient les yeux chaque matin au réveil, avec la valse des étiquettes, promenant le regard furtif sur les différents tableaux noirs qui nous servent d’indicateur pour avoir le taux de la journée. La baisse spectaculaire observée notamment en ce début de semaine laisse plus d’un pantois. Pendant que la Banque centrale s’enorgueillit des mesures de stabilité engagée depuis que les consommateurs crient leur douleur, d’autant que le panier de la ménagère qui représente un indice d’évaluation de la situation sociale du pays est réduit tel une peau se chagrin pour devenir le « sachet de la ménagère ». Cette situation dont se réjouissaient un grand nombre des Kinois n’a pas produit d’effets induits notamment sur les biens et services : au marché, rien n’a bougé, le carburant garde les mêmes tarifs, les opérateurs économiques observent cela comme une tempête passagère sans grands bouleversements. La nourriture est toujours soumise aux vieux tarifs y compris le transport !
Des experts de tous bords sont sortis du bois pour mettre en avant des théories alambiquées dont pas grand monde ne comprend le sens. Nous disant qu’il y a eu des anticipations irrationnelles de la part notamment de ceux qui manipulent, au quotidien, les sous, à l’instar des cambistes sur la rue, aux fins d’en tirer des profits individuels à court terme. ..
Nous, au quartier, on veut seulement voir les effets positifs de cette descente du piédestal du « roi » dollar. Dans nos assiettes et non ailleurs. Certains nous ont dit que le ou la Covid-19 (on ne sait plus trop quoi) y est pour quelque chose. On attend… L’histoire retiendra que la monnaie locale a quand même récupéré son souffle. Le taux, nous l’avons lu quelque part, a décidé de dépasser le calendrier 2020 avant d’aller l’attendre à la ligne d’arrivée (fin de l’année) en le laissant loin derrière, exactement comme deux compétiteurs décidés d’arriver le premier au bout de la confrontation. La réalité est bien là : on est parti de plus de 2 000 pour toucher 1 500 et jusqu’à ce matin, on en est déjà à 18 000. Gare au triomphalisme ! Les puristes conseillent de savoir, en toutes circonstances, raison gardée surtout en situation de marée haute, marée basse… Nous voilà avertis !
Bona MASANU