De plus en plus on assiste à une montée en puissance de créateurs congolais, notamment Kait, un bottier dont les produits sont prisés par une clientèle variée mais qui souffre du manque de financement pour accroitre ses activités.
- Pouvez-vous vous présenter pour nos lecteurs ?
Merci pour la visite dans nos ateliers et je suis le responsable de la cordonnerie Kait Mode, située dans la commune de Lingwala.
- Comment êtes-vous arrivé dans ce métier ?
J’ai appris seul tout en étant petit par réparer mes propres chaussures et avec le temps, j’ai commencé à réparer celle des autres personnes. Pour ainsi dire, je suis né avec ce métier.
- Avez-vous bénéficié d’autres formations supplémentaires ?
Pas formellement mais j’ai appris en consultant des catalogues et en menant des recherches, ensuite j’reproduisais les modèles de ces chaussures.
- Quelles sont les difficultés rencontrées ?
Nous avons besoin de jeunes apprentis pour nous aider dans les travaux. En plus de cela nous n’avons pas des matériaux de fabrication de chaussures et des équipements sur place. Nous nous employons de faire avec ce qui nous trouvons sur place. Le cuir que nous utilisons vient de l’étranger aussi et sur place nous n’avons pas des matériels de tannage. Notre souci est de perfectionner ce que nous faisons déjà pour que nos produits se rivaliser avec ce qui nous vient de l’étranger.
- Avec ce manque, comment se rivaliser avec ce qui se fabrique à l’étranger ?
Nous nous efforçons d’améliorer la qualité de nos produits et nous donnons la garantie d’une année à tous nos clients. Durant cette période, nous réparons gratuitement les chaussures de nos clients.
- Quel genre de clients qui achètent vos produits ?
Nous recevons les gens de toutes les catégories : médecins, militaires, pasteurs, politiciens, les sapeurs, etc. Parmi les sapeurs en vue à Kinshasa, je peux citer Koko Lingwala. Notre challenge est de concurrencer les Européens et que les Congolais chaussent le made in RDC. Les Chinois portent les chaussures fabriquées en Chine et pareil pour les Turcs, les Français, etc.
- Avez-vous déjà bénéficié de financement pour accroitre vos activités ?
Pas encore mais on se prépare pour monter un dossier bien ficelé pour ensuite solliciter le financement.
- Visiblement vous êtes plein d’ambitions…
Notre objectif est de former des jeunes dans ce métier et j’invite tous les Congolais à faire confiance aux créateurs locaux et à les encourager en consommons nos produits.
Propos recueillis par Herman Bangi Bayo