On s’attendait à la démission du Général Tango « Four » à la fin de la saison comme il l’avait prédit.
Le nouvel Inspecteur Général de la FARDC avait, en son temps, réussi à stabiliser le club le plus populaire de la capitale Congolaise (L’A.S. V. Club) avec à son actif un retour remarqué, de son équipe chère, au sommet du football africain : 2 finales des compétitions africaines jouées en moins de 5 ans (2014 et 2018) ; 2 fois champions de la LINAFOOT (2015 et 2018) et 6 fois second de ce championnat (De 2012 à 2020). Le tout avec un seul entraineur Florent Ibenge (De 2012 à ce jour). Il est à rappeler que l’A.S. V. Club, de 2007 à 2012, a eu les services de 13 entraineurs. Mais ses exploits ne suffisent pas. Le rôle du second, tant au niveau national qu’international, est devenu familier qu’il ne signifie presque rien pour les « moscovites ». L’important, c’est de gagner ou dégager.
Beaucoup moins attendu était Bestine Kazadi comme remplaçant du Général. Décriés par ses concurrents de taille (Pélé Mongo et Diomi Ndongala), la victoire aux élections était extraordinaire, qui ressemble à un coup de pied romantique sur une dame (Première femme congolaise à gagner la présidence d’un des clubs géants de la RDC) qui a été longtemps dans les sérails du club, fille de l’un des grands parrains de la famille verts et noirs, feu Papa Kazadi. On a l’impression d’immortaliser ce dernier en choisissant sa fille qui est ancrée dans les traditions du club.
Avocate, écrivaine, poétesse et conseillère du Chef de l’Etat, la nouvelle patronne des « Bana mbongo » surnommée « Nkimpa Vita » a des ambitions dans un terrain réservé à la gente masculine. A l’aéroport, à son retour à Kinshasa, pour prendre les rennes de « Nzombo le soir mutu mukwabu », Bestine a déclaré : « Je ferais de l’A.S. V. Club, le Barça de la RDC. Mon objectif est de donner des coupes à Vita. Je sais que nos voisins disent que je suis une femme, je suis faible, mais je vais leur prouver le contraire. Ils doivent bien se préparer.
L’ambition de maman « Nkimpa Vita » est louable mais elle représente un pari risqué en ce sens que le milieu du football Congolais, en particulier, Kinois est basé sur la violence, l’ingratitude, les injures. Ondekane, Ibenge en ont fait les frais, pour ne citer que ces deux – là.
Bestine pourra – t – elle maîtriser les « Bayaka » et supporter les quolibets du stade ainsi que différentes escalades verbales ? Elle a déjà ses convictions, son ambition personnelle et probablement sa volonté de réussir. Mais cela est forcément, on le répète, un pari osé que la poétesse a malgré tout tenu à relever. Sûrement aussi parce qu’elle s’en serait voulue de ne l’avoir jamais tenté pour honorer son légendaire de Papa, qui considérait ce club comme un fils. La dotation du centre sportif qui porte son en est une illustration par excellence.
Femme engagée pour la cause des femmes (à travers les poésies contre toutes les violences faites aux femmes), Bestine Kazadi doit élargir son engagement parce que le football et la direction des « Dauphins noirs » est un autre combat.
Olivier EALE SAMUDJU