La ville bruissait ces derniers jours d’une prétendue convocation par le Parquet général de la Gombe de Martin Fayulu et Théodore Ngoy. Et chacun y allant de son commentaire, la toile s’est enflée. Avec promesse de réaction du camp des soutiens du candidat malheureux à la présidentielle de decembre 2018 et du pasteur.
Des sources fiables, du secrétariat du Parquet de la Gombe, ont réfuté cette démarche qui a commencé à faire jaser. Une version que les sources sécuritaires ont confirmé avant de contacter, par ailleurs, Martin Fayulu pour lui dire qu’il ne fait l’objet d’aucune convocation.
Les mêmes sources judiciaires ont soutenu que les canaux de convocation des justiciables ne passent nullement par les réseaux sociaux. C’est visiblement un fake news, sorti des officines qui ont tenté d’attirer l’attention de l’opinion publique sur ces deux acteurs politiques.
À ce stade, seul le pasteur Théodore Ngoy affirme avoir réceptionné ces convocations alors que Martin Fayulu confirme n’avoir rien reçu. Le leader de l’Ecidé a-t-il été piégé par Me Ngoy ? Sinon, comment le pasteur Théodore Ngoy, professeur de droit et avocat de son état, pouvait-il accepter de réceptionner une invitation adressée à Martin Fayulu alors que tout le monde, y compris l’huissier du Parquet, connait le domicile de ce dernier ?
Blague de mauvais goût ?
Une chose est certaine, Martin Fayulu et Théodore Ngoy font l’objet d’une plainte de la part d’une association après avoir déclaré que le chef de l’État Félix Tshisekedi est passible de « haute trahison », pour violation de la Constitution après la nomination de nouveaux magistrats à la Cour constitutionnelle.
Le lundi 7 septembre, le pasteur Ngoy a avoué, à la presse, avoir réceptionné deux invitations, convoquant Fayulu et lui-même au Parquet général près la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe, le mercredi 9 septembre 2020.
À en croire la lettre d’invitation adressée à ces deux personnalités politiques individuellement, les motifs de leur invitation leur seraient communiqués sur place. Du coup, le parti de Martin Fayulu, l’Ecidé (Engagement pour la citoyenneté et le développement), qui avait trouvé cette double invitation comme une provocation, menaçait déjà de descendre dans la rue afin de dénoncer ce qu’il qualifie d’« intimidation » vis-à-vis de leur leader.
« À l’Ecidé, les deux invitations adressées au commandant du peuple, le président élu Martin Fayulu, ont été interprétées comme une déclaration de guerre politique et une provocation pour le peuple congolais », a estimé son secrétaire général, Devos Kitoko.
«Nous n’allons pas accepter et tolérer que notre liberté soit négociée et que la justice de notre pays soit instrumentalisée à des fins politiques pour régler des comptes à des adversaires politiques », a-t-il renchéri. Avant d’ajouter que « le président Fayulu est habitué aux attaques ».
Curieusement, alors qu’il est « convoqué » au Parquet général près la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe, le mercredi 9 septembre 2020, selon la « fausse invitation », Martin Fayulu a rappelé, sur son compte twitter la veille faire échec à tout individu ou groupe d’individu qui prend le pouvoir par la force, ou qui l’exerce en violation de la Constitution.
« Tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la Constitution. Nous devons contrer toute tentative de dérive dictatoriale en RDC », répète-t-il à l’envie.
Il sied de rappeler que Martin Fayulu et Théodore Ngoy ont dernièrement pris position contre les nominations de nouveaux juges à la Cour constitutionnelle par le président de la République, Félix Tshisekedi. Allant plus loin, ceux-ci ont qualifié d’ « inconstitutionnels », plusieurs actes de Tshisekedi et auraient menacé de saisir le Parlement afin d’amorcer la procédure de sa destitution pour « haute trahison ».
Bona MASANU