Il se murmure deci delà que Félix Tshisekedi est allé à la rencontre de Joseph Kabila pour un tête-à-tête, loin des micros et des caméras, afin de s’assurer que rien ne pourra filtrer, du moins pour l’instant, de ce face-à-face, à l’heure où la coalition FCC-CACH bat de l’aile. Dans un camp comme dans l’autre, on s’épie en guettant le moindre faux pas pour sortir l’artillerie lourde. Une rencontre qui intervient après la sortie presque impromptue de celui qui est désormais sénateur à vie, statut lui conféré par la loi fondamentale, la Constitution, après avoir été au plus haut sommet de l’État. C’était le jour de la rentrée parlementaire : il est venu valider sa participation bien que visiblement son cœur n’y est pas ! En s’offrant quelques hourras sortis de ceux de son obédience, en prenant le contre-pied d’une bonne frange de l’opinion qui doutait de sa volonté de montrer le bout de son nez à l’hémicycle du Sénat. Le peuple, dans sa large majorité, n’en a strictement pas besoin. Moins de trois années (2 ans et quelques mois seulement) nous séparent de 2023 : une échéance dont on parle de plus en plus, car elle marquera la fin du premier quinquennat de l’actuel exécutif. Une chose est évidente : Fatshi n’aurait pas fini d’accomplir, dans les délais, ce qu’il a commencé, en montrant sa détermination de rompre avec l’ordre ancien. Et de fait, le camp Kabila, qui ne fait pas mystère de son probable retour aux affaires, multiplie des stratagèmes pour ce faire. En bandant visiblement les muscles… Ayant cédé le pouvoir, à son corps défendant, notamment par la pression populaire, il compte à tout prix y revenir. Des signes patents le montrent : des déclarations tapageuses de ces derniers jours donnent le tempo. L’entrevue de dimanche dernier entre les deux hommes, dont presque personne en dehors d’eux-mêmes ne connaît le contenu, laisse libre cours aux diverses interprétations alimentant bien évidemment les spéculations. On croit savoir que les deux têtes de file de la coalition voulaient apaiser les tensions nées en cours de parcours…
C’est la formule plus ou moins prudente usitée pour ne pas aller trop loin dans des supputations. Quasiment à bas bruit, une partie veut conserver le pouvoir acquis à l’arrachée, de haute lutte, pendant qu’une autre cherche à le reconquérir en se livrant un combat larvé. Le peuple, dans tout cela, n’est jamais loin…
Bona MASANU