Ce marché doit son nom au brigadier en chef Lufungula qui avait œuvré au sein de la force publique depuis 1906 avec laquelle il a combattu durant la 1ère Guerre mondiale à l’est de l’Afrique. Il a fini par intégrer la police provinciale de Léopoldville en 1925 où il a pris sa retraite en 1952 à l’âge de 64 ans. Pour de bons et loyaux services rendus, les autorités coloniales ont donné son nom au camp de la police provinciale situé dans la commune de Lingwala.
Ayant construit le marché communal un peu plus loin vers l’avenue Kalembe Lembe, les autorités urbaines avaient jugé bon de construire un petit marché à côté du camp militaire et ledit marché allait des rails du chemin de fer jusqu’à l’avenue Itaga jouxtant le camp des travailleurs des HCB (huileries du Congo belge), dont l’avenue des Huileries tire son nom. Avec près de 2.000 vendeurs, le marché Lufungula est géré par deux administrateurs, messieurs Daniel et Mabele.
Au départ, ce marché était destiné aux vendeurs de produits manufacturiers, alimentaires et plus tard il va se singulariser par la vente des essuie-mains d’où l’appellation Wenze ya essuie-mains. Divers types d’essuie-mains étaient proposés et les gens venaient de partout pour s’en procurer. Ce commerce a été détrôné par celui de vente des tenues médicales, des équipements des arts martiaux et des tenues de chantier.
Petit à petit le commerce des matériaux récupérés dans des chantiers en démolition comme des tôles, des carreaux, des portes et fenêtres, des chevrons et des madriers, des barres de fer, etc. a pris l’ascendant. L’initiative est venue de messieurs Lemos, ancien gardien de buts de l’équipe de football Dragons et Noël. De cette activité sont venus se greffer des ateliers d’ajustage et de menuiserie ainsi que des fabriques de peinture. On y trouve aussi des dépôts de bois et de ferraille de toutes sorties et également des quincailleries et des boutiques de vente de matériels électriques.
Ces petits commerçants subissent la concurrence des grands magasins qui sont venus s’installer aux alentours du marché offrant les mêmes produits de construction, de fois à des prix concurrentiels.
Au départ destiné aux populations environnantes, le marché Lufungula a tellement pris de l’ampleur que beaucoup de gens qui construisent viennent des quatre coins de la ville pour s’approvisionner en matériaux de construction et d’autres en tenues de service ou du sport comme des kimonos.
Herman Bangi Bayo