S’il y a un sujet qui a engendré une vive polémique ces dernières heures, c’est bien Minembwe érigée officiellement en commune la semaine dernière. La question brûle les lèvres, divise et fait jaser. C’est dans ce contexte de profonde tension que le chef de l’État, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a foulé le sol de Goma en tout début de semaine. La colère n’a toujours pas baissé d’un cran depuis l’annonce controversée de cette décision.
D’aucuns s’accordent à affirmer que Minembwe est une création illicite d’une pseudo commune, dans la province du Sud-Kivu. La population congolaise s’est mobilisée pour dénoncer ce qui convient de qualifier d’un tour de passe-passe que tente le Rwanda pour agrandir son territoire.
L’histoire renseigne…
En 1998, les rebelles du Rassemblement congolais pour la démocratie instaurent Minembwe par Azarias Ruberwa interposé comme un territoire indépendant, en même temps que Bunyakiri dans le territoire de Kalehe. La non-reconnaissance de ces deux entités territoriales est source de tension entre les différentes composantes du gouvernement de transition début 2006.
En septembre 2020, Minembwe obtient le statut de commune rurale dans le territoire de Fizi dans des conditions que de nombreux observateurs jugent d’illicites par Ruberwa, sans respecter la procédure et pour permettre au Rwanda de créer un couloir économique, en vue de faciliter la mise à sac des minerais de la RDC et les transformer dans le pays de Kagamé. Conséquence logique du courroux qui s’est emparé des pans entiers des Congolais qui se lèvent pour dénoncer la reconnaissance de cette commune rurale. Le terme balkanisation qui revient de plus en plus constitue l’épilogue de ce qu’un plus grand nombre de nationaux appellent manoeuvre orchestrée par une frange de personnes tapies dans l’ombre qui en tireraient un bénéfice conséquent. Visiblement le feu couve sous la cendre et le sujet alimente les conversations et fait polémique…
Bona MASANU