Le cyclisme, nommé ailleurs « petite reine », était le principal point de mire des Kinois, après le football au Congo. Le sport cher au Belge Eddy Merckx avait aussi ses adeptes au pays. Tous les dimanches, une foule bigarrée s’agglutinait sur le boulevard du 30 juin pour ne pas manquer d’ovationner les attractions que constituaient les Mandjambi (Cosmonaute), Francky Ombazi (Goodyear), Kabemba, Kabwe, Morino qui émergeaient du lot.
Il y avait aussi Nduka, rendu aussi célèbre même si, en dépit de tous ses efforts déployés, il fermait toujours la marche. Cette lanterne rouge est restée dans les esprits à cette époque. Mais bien avant, au sortir de l’indépendance, Kalonji « Karo » s’est bien illustré en ouvrant la voie pour commencer à apprécier les as de la petite reine susmentionnés.
Ils participèrent aux JO de 1968 à Mexico puis au Tour du Madagascar. La réputation du cyclisme est allée crescendo, fin 1970 et début 80. Les spectateurs découvrirent alors les Ndombasi, un des doués Aguti, Baonga, Mayele, Mampasi chez les séniors. Tandis que dans la catégorie junior, un nom était sur toutes les lèvres : Freddy Juster alias Toyota, élégant sur sa bécane, focalisait toutes les attentions.
Un des faits tout aussi marquants, l’organisation du Grand prix du président de la République, remporté de main de maître par Francky Ombazi et congratulé par le chef de l’État Mobutu. Il imprimait une cadence au peloton et tous ses challengers le tenaient à l’œil. Il trouvait toujours le moyen d’aller puiser dans sa réserve pour une échappée belle assurant sa victoire finale.
C’est de cette magistrale façon qu’Ombazi a gagné ses galons. Et la petite reine a tissé ses lauriers avant de sombrer dans les méandres de souvenirs. Depuis, plus d’engouement du tout, les accros d’hier ont fini par détourner leurs regards et les coureurs cyclistes, plus admirés comme autrefois, ont perdu la cote.
Bona MASANU