C’est dans le sillage que j’ai fait la connaissance de l’abbé Yves Koko. Il était son petit et confident de jeunesse. Me parlant de lui un jour, papa Wemba me confie que l’abbé Koko est venu l’annoncer qu’il va au séminaire. Il s’est moqué de lui le traitant de « yuma », qu’il avait peur des filles et qu’il se proposait de le lui trouver. L’abbé me l’a confirmé en ajoutant que « Ya Jules m’avait dit qu’il ne voyait pas un natif de Matonge servir Dieu ». Et par la suite il l’a encouragé.
C’est Abbé Koko que j’ai retrouvé à Abidjan célébrant une petite prière, à l’aéroport militaire, peu avant le rapatriement du corps de papa Wemba, après avoir béni, deux ans, avant son mariage. Cette année, je l’ai encore retrouvé avec mes amis dans le comité d’organisation de Papa Wemba 5 ans déjà.
Abbé Koko continue de pleurer quelqu’un qui représentait beaucoup pour ses riverains et amis de Matonge. « Il connaissait tous nos parents qu’il appelait par leurs noms et il ne manquait pas à des fêtes de bonheur et de malheur. Il souhaitait rencontrer le pape et se marier religieusement. Il l’a accompli et est parti satisfait. Croyant et pratiquant (il fut chantre dans sa jeunesse), il avait un profond respect aux serviteurs de Dieu, il m’a demandé de transmettre ses remerciements au chef de l’État d’avoir réalisé la volonté de la population de transformer sa résidence en mausolée », témoigne-t-il à propos de l’artiste musicien décédé en avril 2016.
Dans un autre registre, l’abbé Koko, qui est un Kinois pur-sang, connaît tous les musiciens ou presque et leurs chansons. D’ailleurs c’est lui qu’on choisit systématiquement pour officier les messes des suffrages des musiciens. Lors des homélies, il prend plaisir à interpréter quelques airs des chansons du disparu à la grande satisfaction des parents, amis et connaissances.