L’actualité oblige ! La presse parue, le matin de ce mercredi 21 octobre, n’est pas en marge de la cérémonie de prestation de serment de nouveaux juges constitutionnels et de son cortège de préoccupations. Dès le début de la semaine, la question figurait déjà en manchette.
« Juges rebelles : le débat est clos », a titré, lundi 19 octobre, Le Phare qui analysait les conclusions du le Chef 53e Conseil des ministres. Selon le quotidien, le chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi, a définitivement clos, à l’occasion de ce Conseil tenu le vendredi 16 octobre, le débat politico-juridique relatif à la prestation de serment des juges de la Cour Constitutionnelle.
« Il a en effet chargé le Premier
ministre, en collaboration avec le ministre des Relations avec le Parlement, des derniers réglages protocolaires de cette cérémonie, qui devrait intervenir incessamment, conformément à l’article 10 de la loi organisation portant création, organisation et fonctionnement de cette Haute Cour », a-t-il indiqué.
La Prospérité a, sur le même sujet, souligné que « le dossier concernant la prestation de serment de nouveaux juges de la Cour constitutionnelle prend une nouvelle dynamique. Vendredi 16 octobre dernier, le Président de la République a (annoncé), au Conseil des Ministres réuni pour la 53ème fois, que les nouveaux juges, récemment nommés, prêteront dans les jours qui viennent, leur serment conformément à l’article 10 de la Loi n°13/026 du 15 octobre 2013 portant organisation et fonctionnement de la Cour constitutionnelle ».
La consœur renseigne que depuis les ordonnances présidentielles de juillet dernier, portant nomination dans la magistrature, les institutions Parlement et président de la République se regardent en chiens de faïences.
« Les présidents respectifs de deux chambres du Parlement, reçus la semaine dernière par le chef de l’Etat, ont réaffirmé leur attachement au respect des textes et de la loi. Le lendemain, le président a.i du Conseil supérieur de la Magistrature s’est rangé du côté de Félix Tshisekedi, soutenant le fait que les nouveaux juges nommés à la Cour Constitutionnelle pouvaient bel et bien prêter serment, de manière légale », ajoute le quotidien dans cet article titré « Nouveaux juges à la Cour constitutionnelle, Tshisekedi fonce ».
Le média en ligne 7sur7.cd a donné la parole au professeur Banyaku Luape, ancien juge de la Cour constitutionnelle, qui a soutenu que le président de la République est le seul habilité à recevoir le serment des juges de la Haute Cour et non le Parlement. Selon cet ancien juge, le débat est clos. « La prestation de serment, comme c’est prévu par l’article 10 de la loi organique, ça se fait, il est bien dit, avant l’entrée en fonction, les juges sont présentés à la nation, en présence des présidents de la République, de l’Assemblée nationale, du Sénat ainsi que du bureau du Conseil supérieur de la magistrature. Donc, il s’agit d’une présentation. Mais seul le président reçoit la prestation, il ordonne acte. D’ailleurs, de notre temps, c’est la présidence de la République qui avait prévu le cérémonial, qui avait organisé même le cérémonial. L’Assemblée n’était pas concernée. », renseigne l’interviewé.
Forum des As s’est livré au jeu des lettres. « F comme Fatshi prêt à franchir le Rubicon », a-t-il titré son éditorial. « Au passage cette ironie du sort : ce sera au Premier ministre -fruit des entrailles parlementaires dans la pure logique du régime semi-présidentiel ou semi parlementaire qu’il appartiendra de donner suite à la volonté présidentielle de faire avec ou sans le…Parlement ! «Tragédie grecque sur fond de dilemme cornélien pour Ilunga Ilunkamba. A moins que le locataire de l’Hôtel du gouvernement n’agisse comme chef de la majorité parlementaire. Et là, la césure entre la majorité parlementaire à pivot ultra-dominant FCC et la majorité présidentielle aura eu raison de la coalition. Pour quelle suite ? », s’est interrogé le journal.
Il a ainsi argué que « toutes les hypothèses seraient envisageables. Sous les tropiques, le champ de possibles est à très vaste spectre ». « Bien malin qui pourrait prétendre avoir la maîtrise de tous les scénarii. Un coup d’œil dans le rétroviseur de 60 ans d’histoire du « Congo indépendant » renseigne que le pays a la tradition du… troisième homme. Bémol : pas d’anticipation inconsidérée. Si l’autre empereur romain Auguste pouvait s’écrier « Acta fabula est » (la pièce est jouée), ce n’est pas encore le cas sur le vaste théâtre rd-congolais. », a conseillé le tabloïd.
R.K