Les voies du Seigneur sont impénétrables, un axiome, admis sans modération, qui, chaque jour que Dieu fait, trouve son réel sens. Beaucoup de nos semblables l’expérimentent au quotidien. Pour Stella Mpuka le postulat selon lequel l’intérim peut conduire à la titularisation constitue une stimulation.
Son parcours en est une parfaite illustration. Elle se souvient comme d’un rêve de la veille comment, elle, que tout destinait à la communication, s’est détournée pour la couture. Son entourage la voyait exercer comme communicatrice, le bagout dont elle est pourvue devrait l’y conduire. Stella Mpuka y croyait vraiment.
Son avocat de père avait vu juste, elle qui de temps en temps développait en secret ses aptitudes pour cet exercice. Une tante, sans le savoir, lui demandait de lui garder sa machine à coudre pour des absences répétées. Pendant qu’elle cherchait à faire comme Milly Mode dont elle avait fait un modèle.
Une aubaine pour elle de mettre en pratique ses connaissances sommaires en la matière. La demoiselle confectionnait en tapinois de petits habits pour ses poupées. Son géniteur, extra lucide, la fait inscrire alors à l’Institut technique de la Gombe pour apprendre les rudiments de la technique de coudre. Ses amies tentent de la dissuader à y persévérer arguant que c’est une activité peu valorisante, à leurs yeux.
À force d’obstination comme une abeille contre la vitre, sa passion prend forme. Ses talents, encore latents, se révèlent au grand jour, lorsqu’elle prend son inscription à l’Institut supérieur des arts et métiers (Isam) pour parfaire ses prédispositions à accomplir la tâche à laquelle elle va consacrer son existence.
Son passage à une boutique d’habillement a suffi pour décider de son futur. Ses interventions pour remodeler certains vêtements ont constitué un véritable déclic. Dans le coin de sa tête, elle avait envie de créer sa marque. Ainsi est né « Kampus » (une petite fantaisie de son nom mis à l’envers et son prénom tout au bout), une enseigne et un espace où elle emploie 5 personnes (dont 3 filles) qui travaillent à son atelier de couture sis au croisement de l’avenue 24 novembre et la rue Mweka (en face de l’Académie des beaux-arts) à Lingwala.
Ici, elle reçoit sa clientèle qui touche le plafond et le plancher (des personnes de haut standing mais aussi des gens ordinaires qui fréquentent le lieu. Là, aussi pour lier l’utile à l’agréable, « Kampus » est devenu un coin de rencontres où se retrouvent, le soir, ceux qui sont devenus ses vrais amis. Au nombre des habitués de l’espace pour prendre du bon temps, Tshatshi Mwamba, Claude Mulumba, Me Poly Mbasani, Popaul Lianza, Cams Kadima, Christian Kabongo, Maurice Limba et aussi Jean-Pierre Eale et bien d’autres qui y viennent pour refaire le monde à leur guise.
Stella Mpuka rêve de ramifier ses activités si les moyens suivent la même courbe que son ambition. C’est tout le bien qu’on lui souhaite…
Bona MASANU