Un troisième jour de la semaine pas comme les autres ! Il y avait jusqu’ici du calme dans une ville de Kinshasa toujours mouvementé. Mais les démons politiques n’avaient pas encore parlé. Ils ont excité les deux plateformes au pouvoir (FCC et CACH) à la division, haine et contradictions. Comme au troisième jour de la résurrection du Christ, Kinshasa s’attend au tremblement de sa quiétude.
Il y a risque d’affrontement entre les militants du CACH et du FCC, ce mercredi 21 octobre, autour du Palais du Peuple. Le FCC tient à empêcher la prestation de serment des 3 juges récemment nommés à la Cour constitutionnelle. CACH, ou plutôt l’UDPS, ne compte laisser son partenaire agir ainsi tranquillement. La volonté d’en découdre est déjà exprimée et affichée. Le ring sera le Palais du Peuple où devrait se tenir la cérémonie de prestation de serment des 3 juges, récemment nommés à la Cour constitutionnelle, devant la nation.
En l’absence de l’arbitre, pour donner le go ou pour sanctionner les fautes, tous les coups seront permis. Le FCC a réuni, mardi 20 octobre, dans la salle de Showbuzz, ses députés et sénateurs, pour les interdire d’assister à cette cérémonie. Il a même initié une requête en interprétation de l’article 148 de la Constitution. Les sources proches de la présidence renseignent que rien ne va empêcher la tenue de cette cérémonie.
« Déjà les clés de la salle des Congrès du Palais du Peuple sont déjà réquisitionnées par les services de sécurité », confie, sous couvert d’anonymat et sous un ton amusant, un membre du cabinet du chef de l’Etat. Là, ce sera en passage en force. Mais cette prestation de serment devra se passer en l’absence de plusieurs convives. La majorité parlementaire a déjà expliqué son boycott. Les autres invités, qui pourront craindre les éventuelles échauffourées, sont les membres du corps diplomatique.
Et après !
Le combat de jungle annoncé, entre les militants de deux formations politiques, ne manquera pas des conséquences. Kinshasa pourra compter des morts et des blessés. Ce qui est à éviter. Mais l’enjeu est l’après prestation de serment. C’est la véritable crise institutionnelle qui va s’installer. Si le FCC se décide de jouer à la prudence pour ne pas donner une passe en or à Tshisekedi de dissoudre l’assemblée nationale, il devra néanmoins installer un climat de méfiance entre institutions de la République.
Ce qui sera préjudiciable non pas pour les animateurs des institutions mais pour l’avenir du pays. Les Congolais, qui attendent l’amélioration de leurs conditions de vie, vont assister à un jeu d’obstruction des actions des uns et des autres dans la gestion du pays. Ce qui freinera encore le développement du pays. Pour l’heure, c’est un mercredi chaud et bouillonnant qui s’annonce. Le volcan va-t-il entrer en éruption ? Wait and see, disent les Angais.
Ricky KAPIAMBA