« Mbala boni ba kobenga yo semeki » (combien de fois on va t’appeler beau-frère ou belle-soeur), c’est un extrait d’une chanson qui fait parler d’elle ces derniers temps à Kinshasa et largement exploitée pour tacler les amoureux infidèles.
Elle tombe à pic dans un contexte congolais où les tourtereaux politiques ne veulent pas cautionner des divorces intentionnellement provoqués ou des infidélités savamment jouées. Alors, cet extrait musical, sous forme interrogative, peut résonner dans les tympans du président de la République, sur qui l’ombre des « mariages », « divorces », « infidélités », « viols » plane et n’est pas prête à s’éclipser.
Monsieur le Président, combien de fois, serez-vous appelé « beau-frère »? Depuis quelques jours, il a entamé des consultations à l’effet de créer l’union sacrée de la nation. De nouvelles connexions sont établies en vue de la conclusion de nouvelles alliances. Une fois de plus, l’opinion pourra assister à une remise de la dot sous l’empressement et l’enthousiasme d’une certaine famille à l’appeler « notre beau-frère ». Ce ne sont pas les qualificatifs du genre « je suis venu voir un frère ou un fils… », entendus dans les couloirs du Palais de la Nation qui pourraient contredire.
Mais ces nouvelles alliances ne feront qu’allonger la liste déjà très longue et ennuyante. Tout commence à Genève en novembre 2018. Là, au moins c’est un mariage raté. L’infidélité a eu raison et a permis à l’enfant de Limete de revenir au bon sens. Ce qui a balisé son chemin de la victoire.
Juste après, ses cordes sensibles sont charmées. Il va céder, à Nairobi, au Kenya, pour entrer en union avec Vital Kamerhe. Le nouveau beau-frère de l’UNC forme, avec son amant, un duo gagnant, très « vitalisé » par une vitamine électorale « fatshivit ». Les choses marchent bien jusqu’à ce qu’en avril 2020, les nerfs craquent à la réception de nouvelles incroyables des « enfants faits » dans son dos. Il va trouver une formule de bon débarras: « Je ne vais pas m’imiscer dans les affaires de la justice. Qu’elle fasse son travail ».
Juste après le mariage de Nairobi, avec le président kenyan Uhuru Kenyatta, comme parrain, le fils de l’imprévisible Étienne Tshisekedi contracte une union secrète avec Joseph Kabila. Le cercle restreint du chef de l’Etat qui doit, pour la première fois, écrire l’histoire de l’alternance en RDC, est content de ce deal car, au moins, le nouveau « semeki » n’est pas un fer. Il est facilement à manier comme l’eau dans la bouche.
Comme si les effets de deux précédentes unions n’étaient pas suffisants, il va, ouvertement, s’engager dans une autre union avec le FCC. Cette fois-ci, les sages délient leurs langues car il s’agit d’un mariage incestueux. Il le sait mais il dit à ses proches « avançons seulement ». Face à l’impolitesse et l’arrogance constatée dans cette nouvelle union, il va décider de faire mal en allant violer la jeune constitution de 14 ans.
De ce viol, il attend un bébé, une jolie fille appelée « Union sacrée de la nation ». Mais son acte est impardonnable par la rivale de la violée. Elle ne jure que par la condamnation à la lourde peine du violeur. Mais devant les juges, la violée l’a déjà deculpabilisé en avouant que c’était avec son consentement. Elle a même déclaré avoir pardonné au futur père de son enfant ce péché odieux.
Tshisekedi est le seul à savoir la magie qui lui permet de se tirer facilement de toutes ses unions. Mais cette fois-ci, celle avec le FCC semble une sangsue même si lui a déjà décidé de changer d’air en voulant s’émanciper d’une union stérile et querelleuse. Et dans la vie familiale, Tshisekedi n’a-t-il pas trouvé une rivale à Denise Nyakeru, sa dulcinée qu’il fait manger du gâteau en public? Les fins limiers disent que là c’est un autre terrain très reluisant.
Ricky KAPIAMBA