Le chef de l’État a prononcé, lundi 14 décembre, son discours sur l’état de la nation, le deuxième du genre depuis son avènement à la tête du pays. Devant les députés et sénateurs, réunis en Congrès, Félix Tshisekedi a présenté le diagnostic de son action. Il a présenté l’état de tous les secteurs de la vie avec un accent particulier sur la politique.
Mais en réalité, cette adresse a fait un focus sur l’enterinement de la fin de la coalition FCC-CACH qui a été, selon lui, un grand obstacle à l’envol du pays depuis le début de son mandat. C’est dans ce sens qu’il a tenu à rappeler ce qui l’a poussé à convoquer les consultations présidentielles à l’effet de créer l’Union sacrée de la Nation. « Malheureusement, malgré les efforts que j’ai déployés, les sacrifices consentis et les humiliations que j’ai tolérées, cela n’a pas suffi à faire fonctionner la coalition. Face à cette situation et en tant que garant de la nation et des institutionsl, je devais réagir, mieux, agir », a regretté le président de la République en justifiant le pourquoi de sa nouvelle orientation politique.
Cette nouvelle orientation est assise sur l’appel, du 23 octobre, à l’Union Sacrée, qui est un rassemblement des forces autour des valeurs de la république. Une résultante des consultations présidentielles sanctionnées par le message du 6 décembre, au cours duquel il a fait part, à l’opinion publique, de la nomination d’un informateur pour identifier une nouvelle majorité parlementaire.
Le Président de la République a rappelé toutes les péripéties avant de remercier les députés pour leur réaction positive et prompte à cet appel, indice sérieux, selon lui, de maturité politique. «Rompre avec une coalition FCC-CACH ; nommer un Informateur ; procéder à la formation d’un Gouvernement d’Union Sacrée de la Nation ; mettre en œuvre les réformes issues des consultations », ce sont là les grandes annonces de ce discours.
De la politique à la sécurité, en passant par le social, l’économie et la diplomatie, le président Félix Tshisekedi a, pendant 45 minutes, passé en revue les grandes actions entreprises durant l’année 2020. Il a réitéré sa décision de rompre avec le Front commun pour le Congo (FCC), la plateforme politique dirigée par son prédécesseur Joseph Kabila, son allié au pouvoir. La coalition FCC-CACH était devenue, selon le président congolais, « paralysante pour l’action du Gouvernement ».
Sur ce point, Félix Tshisekedi a tenu à rendre « un vibrant et mérité hommage » à tous les députés et sénateurs qui ont pris part aux récentes consultations qu’il a initiées, le 23 octobre dernier, en perspective d’une « Union sacrée de la Nation ».« Comme je n’ai cessé de vous le rappeler, vous avez un rôle immense à jouer pour aider à corriger les excès du passé, à implémenter un nouveau mode de gouvernance et à veiller à ce que nous ayons un Congo pacifié, plus efficace, plus démocratique et surtout plus solidaire », a rappelé Félix Tshisekedi aux congressistes. Il a affirmé avoir noté, à l’issue des dites consultations, « une forte convergence de vues entre la très grande majorité des parties consultées et moi-même sur la nécessité de « rompre avec une coalition FCC- CACH, devenue paralysante pour l’action du Gouvernement », a-t-il déclaré.
Félix Tshisekedi a, dans la foulée, annoncé qu’il va nommer un informateur « aux fins d’identifier une coalition, conformément à l’alinéa 2 de l’article 78 de la constitution », en vue de la création d’un prochain « gouvernement d’union sacrée de la Nation qui travaillera en harmonie avec le Chef de l’Etat ». Il a enfin émis le vœu de mettre en œuvre les réformes issues des récentes consultations.
« La crise à laquelle nous avons assisté au sein de l’Assemblée nationale et son dénouement démocratique exemplaire à travers le traitement et le sort réservé à la pétition engagée par les Députés de tous bords contre l’ancien Bureau, constitue un indice sérieux de maturité politique. Ce fait tend à démentir une certaine doxa populaire qui soutient encore que le sort de notre pays ne peut s’inscrire que dans le sang, la violence, les rébellions, les assassinats et autres coups d’Etat », a souligné le président de la République.
D’après lui, « le moment est donc venu de comprendre qu’il n’y a d’alternative à la construction démocratique que dans la paix et la concorde nationale, aussi laborieuse soit-elle », a-t-il fait observer. Et d’ajouter : « Que l’on soit de la majorité ou de l’opposition, chacun doit jouer sa partition dans l’amour du pays et de son Peuple, et dans le respect des institutions ».
Le chef de l’État a également annoncé le rapatriement, en juin 2022, des reliques de l’ancien Premier ministre congolais, Patrice Emery Lumumba, « à qui on donnera enfin une sépulture digne de son sacrifice pour la patrie », a affirmé Félix Tshisekedi.
Par ailleurs, la crise économique qui résulte de l’épidémie à Coronavirus (Covid-19) a été évoquée par le président Tshisekedi qui reconnaît que cette pandémie mortelle a mis en danger la santé de nos populations « déjà fortement vulnérables de suite de l’accès insuffisant à la santé, à l’eau et à l’électricité et en proie à d’autres maladies et épidémies ».
« L’année qui s’achève a été profondément affectée par la crise sanitaire et socioéconomique provoquée par la pandémie de la Covid-19 ainsi que d’autres épidémies, dont la maladie à virus Ebola, qui ont occasionné de lourdes pertes en vies humaines à travers le pays », a indiqué Félix Tshisekedi.
En outre, pour certains, le chef de l’État devrait passer maintenant à l’action, dès lors qu’il vient de divorcer d’avec son « allié gênant ». Le Peuple qui dit avoir marre des discours, voudrait le voir passer à la vitesse dans la concrétisation de toutes ses promesses pour le bien-être social de tous les citoyens.
L’intégralité du discours à lire dans le le PDF ci-joint
Discours-PR-sur-létat-de-la-Nation-2020RK