Un nouveau directeur de cabinet à la Présidence de la République ! Ça y est. Le chef de l’Etat tient son nouvel homme d’oreille, celui-là même qui le verrait à temps et à contre-temps. Guylain Nyembo, c’est bien de lui qu’il s’agit. Sa nomination intervient dans le contexte de la reconfiguration politique avec la dissolution de certains accords et coalitions politiques.
Parmi ces coalitions, il y a d’abord le FCC-CACH et puis l’effritement du CACH depuis la condamnation de Vital Kamerhe. Ce qui a un impact sur la cabinet politique du chef de l’Etat qui était bipartite avec d’un côté, l’UDPS et de l’autre côté, l’UNC. Cette dualité a causé d’énormes dégâts sur le prestige de la plus haute institution du pays à cause, par exemple de la divulgation des secrets d’Etat.
Le cabinet de Félix Tshisekedi donnait l’image d’un royaume à deux rois, où chaque administré devait loyauté au roi de son choix. Mais à part, le duel UDPS-UNC, il y avait aussi au sein de l’UDPS « les arrivistes », c’est-à-dire les membres de ce parti venus d’Europe, qui ne devaient pas s’entendre avec ceux trouvés au pays. Ceux-ci considèrent qu’ils ont plus combattu et que c’était leur temps d’être récompensés.
Nyembo a la lourde charge de mettre de l’ordre dans une maison devenue quelque peu dépotoir. Ce qui crée un climat de psychose au Palais de la Nation où certains agents craignent d’être sur la liste des victimes de Nyembo. Mais le remue-ménage s’impose dans la mesure où la Présidence de la République devrait revêtir de sa plus belle robe. Avec Nyembo, le temps de « Fatshi », ces cadres qui pouvaient bouder l’entrée du chef de l’Etat dans une salle d’audience alors que tout le monde s’était levé, doit se terminer.
D’un autre côté, sa nomination vient faire le jeu du calcul géopolitique. Ressortissant du Grand Katanga, Guylain Nyembo a, en occupant ce poste clé du directeur de cabinet, douché les espoirs de voir un Katangais à la tête de la Primature. Cette nomination est-il un coup asséné en pleine lucarne de l’Ensemble de Moïse Katumbi, qui espérait prendre la tête du gouvernement dans le cadre de l’Union sacrée pour la Nation? Wait and see, disent les Anglais. Mais est-il que Tshisekedi a joué une carte.
RK