Hommage
Tabu Ley Rochereau : chanteur lyrique et innovateur
30 novembre 2013-30 novembre 2022, il y a de cela 9 ans que l’artiste musicien Tabu Ley Rochereau, l’une des icônes de la rumba congolaise nous a quittés.
Ce dernier anniversaire de décès est passé dans l’intimité familiale avec une visite à la nécropole entre Terre et ciel ainsi qu’une messe de suffrage célébrée au centre Nganda de Kintambo.
Pascal Tabu Ley Rochereau a marqué de ses empreintes les annales de la musique congolaise moderne à travers plusieurs innovations que nous allons épingler quelques unes.
Chanteur lyrique, le seigneur Rochereau a utilisé dans ses oeuvres des rythmes et des images qui communiquaient aux mélomanes des émotions fortes.
Il s’est excellé par sa technique vocale tant en solo, duo ou en chœur et a suscité de l’émulation à travers des jeunes chanteurs. Certains d’entre eux, à leur début, essayaient de chanter comme lui à l’instar de Sam Mangwana, Ndombe Opetum, Pamelo Mounia, Lokombe, Lessa Lassan, Mimi Ley, etc.
Grand auteur compositeur, Rochereau a gratifié les mélomanes des œuvres d’anthologie telles Kelya, Adios Thethe, Rendez vous chez là bas, Mokolo na kokufa, Sophie Élodie, Mon mari est capable, Omanga, Maze, etc.
Perfectionniste et innovateur, Tabu Ley a introduit le show dans la musique congolaise en apportant des nouveautés comme la chorégraphie avec des danseurs et danseuses, des tenues de scènes, etc.
Bon nombre d’orchestre vont l’imiter comme Ok Jazz de Franco avec des francorettes et des showmen comme le trio Madjesi et Lita Bembo ont suivi des traces.
Rochereau est également à la base du changement de la structure rythmique de la rumba congolaise avec la mise en exergue de la batterie qui sera adoptée par tous les orchestres modernes congolais même si l’usage de la batterie en est antérieur.
Ses performances scéniques l’ont amené avec son orchestre African Fiesta National qui deviendra ensuite Afrisa de prester à la mythique salle de l’Olympia de Paris ouvrant la voie aux autres orchestres africains.
Parmi ses autres apports, on peut dire qu’il étaitt celui qui a plus chanté avec des femmes à l’instar de Borazima, Photos, Mwana Shaba, Yondo sisters, Mbilia Bel, Faya Tess, Nana et Baniel.
Un aspect qui passe inaperçu celui de parrain des orchestres de jeunes de la troisième génération.
C’est grâce à lui que le Thu Zahina a pu bénéficié des répétitions avec des instruments de musique lors de la suspension de l’orchestre African Fiesta National en 1968 par le président Mobutu. Deux ans plus tard, il mettra à la disposition de Zaiko ses matériels de musique pour préparer les enregistrements de leurs premières chansons par l’entremise d’Olemy Eshar.
Tabu Ley fut le parrain de l’orchestre Tabu national qui porte son nom et qui jouait le lever de rideaux des concerts de son orchestre.
En 1973, il a donné des instruments de musique à Stukas boys qui est devenu Stukas Ley.
Enfin, Tabu Ley fut encore le parrain de l’orchestre Viva la Musica avec sa femme Thethe comme marainne en leur cédant son bar Type K pour leur sortie officielle.
Neuf ans après , les mélomanes se souviennent toujours de ce grand artiste à travers ses œuvres devenues avec le temps des intemporelles de la rumba congolaise.
Herman Bangi Bayo