Jamais la ville de Kinshasa ne s’est aussi mal porté. La joie de vivre qu’elle est censée transmettre en tant que creuset de l’ambiance et de la gaieté s’est aujourd’hui transformée en une grande psychose.
Circuler dans les rues bondées de cette Mégalopole africaine n’est plus aisé depuis que le kidnapping est devenu routinier sur le réseau routier. Des alertes constamment balancées dans les réseaux sociaux confirment cette triste réalité qui rajoute au chaos dans une ville en perte de ses vrais repères.
En arrière-fond, le trafic d’organes auquel se livreraient des ravisseurs zélés ont exacerbé la terreur et entraîné une panique générale. Mythe ou réalité ? Personne ne sait.
Toutefois, entre les allégations des kidnappeurs eux-mêmes et le démenti des autorités sur l’existence de ce business macabre, le scepticisme reste toujours de mise.
C’est dans ce contexte de criminalité ambiante, de violence des gangs (Kulunas) et d’enlèvements, que l’opposant Chérubin Okende fut l’objet d’un crime crapuleux. De quoi nourrir des appréhensions quant à la capacité de l’Autorité urbaine à juguler l’insécurité dans la ville.
En pleine année électorale, alors que la capitale congolaise s’apprête à accueillir les 9èmes Jeux de la francophonie, cela fait mauvais effet. Avec des retraits et réductions des délégations, cette fête de la jeunesse francophone risque de se liquéfier pour se réduire en une simple dimension protocolaire, sans réels enjeux.
Tous ces faits impactent négativement sur le processus électoral au point d’alimenter des doutes sur la tenue effective des élections de décembre 2023. Lorsqu’on y ajoute le phénomène Mobondo dans le territoire de Kwamouth, les incursions récurrentes des ADF à l’Est, le contrôle de Bunagana par le M23, les démêlés de la Cour constitutionnelle avec un ancien Premier Ministre etc, la coupe est bien pleine.
En outre, le manque d’engouement des candidats au portillon des Bureaux de réception et traitement des candidatures (BRTC) est- il prémonitoire à l’éventualité d’un report des élections qui ne dit pas son nom ? Nul ne sait.
En tout état de cause, les Kinois sont appelés à la prudence, à la vigilance et à l’entraide pour se sécuriser mutuellement et protéger les leurs en ces temps difficiles.
JPE.