Depuis le 1er juillet dernier, Kinshasa qui a acquis son statut de ville en 1923, a totalisé 100 ans d’existence. Le visage peu reluisant que présente aujourd’hui cette mégalopole gangrenée par une malpropreté devenue endémique, tranche avec ses années de gloire sous la colonisation.
C’était l’époque de Léopoldville. Kinshasa qu’on appelait autrefois « Poto Moyindo », n’avait rien à envier aux villes européennes. Elle dégageait un tel magnétisme que d’aucuns ne juraient que par une descente dans ce qui incarnait alors le dynamisme de l’Afrique noire.
Malheureusement, ce bel élan pris fut oblitéré par l’afflux massif des congolais de l’arrière-pays fuyant la précarité de vie dans leurs milieux ruraux. À cet exode rural aux conséquences désastreuses, l’urbanisation de la ville n’a hélas pas suivie.
En tant que natif de Kinshasa, né à St Jean et grandi à Lingwala, je m’insurge contre toute velléité tendant à maintenir ma ville dans un état de malpropreté permanent. Je lance ce cris d’alarme : « Ne touche pas à ma ville » et je me bats pour que Kinshasa redevienne plus belle qu’avant.
« Nous bâtirons un pays plus beau qu’avant », ainsi que nous le chantons dans notre hymne national, n’est pas un vœu pieux. C’est toute une profession de foi. J’en fais mienne. Je prêche pour mon église, la ville de Kinshasa, que je veux voir redevenir ce « Poto Moyindo » d’antan, ou mieux, ce « Kin Kiesse » d’heureuse mémoire où il faisait bon vivre.
Cent ans après, il faut qu’ensemble, nous puissions trouver le code de déverrouillage susceptible d’impulser une nouvelle dynamique à Kinshasa qui ne mérite nullement ses conditions actuelles.
JPE