A une semaine de la fin de la campagne électorale, les électeurs restent encore sur leur soif, tellement les candidats à tous les niveaux (présidentiel, députations nationale et provinciale…) semblent avoir seulement effleuré leurs préoccupations les plus profondes et les plus actuelles. Une synthèse de la lecture des masses de messages distillés par ces postulants met au top de l’écran les promesses et les invectives.
Plutôt que de présenter posément différentes étapes de leurs programmes et moyens d’action ainsi que les sources de leurs financements, les candidats, surtout ceux qui ont pignon sur rue, ont excellé sur la séduction des électeurs en semant, à tout vent, des promesses. Des promesses décevantes pour la plupart. Des promesses des lendemains qui chantent pour tous les Congolais aujourd’hui tourmentés par la précarité sociale, les conflits sanglants, etc. Promesses de records budgétaires, d’amélioration des conditions sociales, de création d’emplois, de bonne gouvernance, de mettre fin à la guerre de l’Est, d’assainir l’environnement, de fourniture d’eau et de l’électricité aux secteurs qui en manquent, de stabilité monétaire, d’abondance alimentaire, etc. Suffisait-il seulement de promettre pour s’assurer d’être élu ? D’afficher les panneaux tous formats montrant effigie du candidat avec, pour bon nombre des candidats député, en fond de toile du sponsor présidentiable pour convaincre ? Suffisait-il de distribuer des billets de banque, comme des cacahuètes aux bambins, et du matériel de propagande (T-shirts, képis, flyers…) pour faire le plein lors des meetings populaires aux stades ou en plein air ?
Invectives et diabolisations
Dans leurs adresses aux foules, bon de présidentiables ont excellé dans les invectives et la diabolisation de leurs concurrents, suivis en cela par leurs partisans les plus virulents dans les réseaux sociaux où les calomnies et les injures ont atteint des sommets inégalés, à la grande indifférence scandaleuses des organes de régulation et de répression. Apparemment, calomnies et injures entre candidats président n’embarquent pas dans cette polémique la populace trop occupée par ses problèmes de vécu quotidien.
La sanction des urnes
Au demeurant, que retiennent les électeurs des messages des candidats députés provinciaux et nationaux visent plus les émoluments que vont procurer ces postes que le sort de leurs électeurs ? Bon nombre d’entre eux se sont endettés et/ou vendu tout ou partie de leurs biens meubles ou immeubles pour s’assurer une visibilité susceptible de lui faire figurer parmi les 500 honorables de l’Assemblée nationale. Cependant, le peu d’engouement de la majorité silencieuse dénote également du niveau très bas de débats de cette campagne électorale, découlant pour la plupart du niveau intellectuel très peu élevé de plus de la moitié de 22.000 candidats qui comptent plus sur le vote sociologique (cotérique) que sur l’adhésion populaire à leurs soi-disant programmes. Et cela vaut également pour les candidats provinciaux. Tout ce beau monde qui sera bombardé du titre de «honorable» par la sanction des urnes saura-t-il retourner l’ascenseur à ces électeurs qui se déplaceront le 20 décembre prochain ? Pas évidemment au regard des comportements jouisseurs et peu recommandables des élus de la précédente législature et des motivations essentiellement pécuniaires qui ont prévalu pour le dépôt de leurs candidatures.
Jean-Pierre EALE IKABE