Qui se rappelle encore le lancement de Go-Pass au mois de Mars de l’an 2009 ? Depuis lors à ces jours, c’est plus de 5 milles Dollars Américains que j’ai dépensé en payant le Go-Pass, à l’issue de mes nombreux voyages à l’étranger ou à l’intérieur de la RDC. Mon constat amer est que cet argent déboursé à chaque voyage ne contribue pas à la mise en état convenable de l’aéroport, ni à la viabilisation de différents services qui entourent l’activité aéroportuaire de mon pays. N’est-ce pas la raison de se poser la question sur la direction que prennent les frais de Go Pass payés pendant plus de 15 ans en RDC ?
Depuis son instauration dans le système de transport aérien en RDC, l’on compte à présent plusieurs années que le service Go-Pass est payé à l’aéroport de Ndjili pour chaque déplacement de Kinshasa vers d’autres territoires en RDC ou ailleurs.
Alors que l’aéroport international de Ndjili représente la passerelle par excellence pour d’importants mouvements de la capitale congolaise vers toutes les destinations dans le Monde, l’état de cette infrastructure de grande valeur accuse cependant un niveau d’inattention qui prouve que les frais exigés aux voyageurs pour la maintenance de cet aéroport servent à autres choses que celles pour lesquelles ils sont destinés. Notre observation serait certainement une lumière pour ceux qui n’y ont pas encore prêté attention.
Notre expérience personnelle à force de fréquenter l’aéroport de Ndjili
Tenez ! Pour la petite illustration, lorsque vous vous rendez à l’aéroport international de Ndjili au volant de votre véhicule, vous êtes obligés d’aller directement vers le parking ou descendre dans la rue, à cause notamment de l’absence de « dépose minute », comme cela est le cas sous d’autres cieux où nous nous rendons d’habitude. Bien plus, il n’existe pas de terminal à Ndjili. A la place, vous y trouvez les hangars modulaires (ou quelque-chose qui ressemble à cela), où vous ne savez pas entrer avec les accompagnateurs.
A défaut d’être seul, le prochain constat est celui de manque de salle d’attente pour les accompagnateurs, lesquels se verront obligés de se rendre au bar, ce qui vous soumet à des dépenses imprévues pour l’achat des produits à consommer.
A votre arrivée au bar, l’inquiétude ne prend pas congé de vous car, sans tenir compte de taux de fréquentation du lieu, il n’existe que trois postes de toilettes pour visiteurs (clients) hommes et trois autres pour les femmes. A cela s’ajoute trois magasins seulement pour remplir tous les besoins éventuels.
Quant aux bureaux de compagnies aériennes, il y en a plus ou moins six (6), ce qui vous impose un parcours encombrant, notamment pour peser les objets dont vous êtes porteurs, vérifier les produits non-conformes, faire exempter le billet, assister à des contrôles multiples, etc.
Ce n’est pas fini. Le prochain constat sera celui du tapis roulant qui ne fonctionne pas convenablement ni régulièrement, alors qu’il n’y en a que deux pour tout l’aéroport. Tout de même, il arrive des fois où les bus n’ont pas de carburant, les bagages sont portés à la main alors que cet aéroport est fréquenté chaque jour par plus ou moins 1 millions de voyageurs qui prennent diverses directions par cette voie. C’est-à-dire il faut compter plus de 10 avions de plus de 200 à 300 passagers par vol qui partent et qui arrivent, pleins tous les jours, aux heures qui se suivent de très près.
Nécessité d’une interpellation commune
D’un œil d’observateur ayant visité plusieurs pays dans le monde, savoir qu’il y a plus de 15 ans que les frais de Go-Pass sont payés à cet aéroport et que rien n’est fait utilement grâce aux recettes enregistrées, j’invite mes compatriotes congolais à constater comme moi et à participer par l’interpellation des autorités du secteur pour que cette situation change, car cela va de l’image de notre cher et beau pays, la RDC, 64 ans après l’accession à la souveraineté tant nationale qu’internationale.
La question sur la direction que prend l’argent de Go-Pass vaut son pesant d’or, non seulement par rapport aux conditions offertes par les infrastructures aéroportuaires à Kinshasa, mais encore en prenant en compte le fait que les finances destinées à la réhabilitation des aéroports sont souvent enregistrées comme des dons, aides, prêts, etc., alors que l’argent perçu par le service Go-Pass pouvait régler la chose. Comme c’est facile de dénoncer certains gestionnaires des services publiques qui entretiennent la mafia au pays, les Congolais ne seraient pas gênés de savoir à quoi l’argent de Go-Pass a servi pendant 15 ans en RDC. A notre avis, à rien du tout.
Autre régime, autres pratiques ?
L’avènement de Félix Tshisekedi au pouvoir en RDC en 2019 était porteur d’espoir pour les Congolais qui ont fustigé l’existence de ce Go-Pass depuis le régime ayant précédé. D’où, parmi les changements attendus, la suppression de cette taxe était au menu. A la grande surprise de tous, le changement du régime n’a pas changé cette disposition contraignante pour les voyageurs, comme si les tireurs de profit ont tous les yeux fermés face à ce qui est devenu leur intérêt légué.
Que dire des révélations des sources sures des compagnies aériennes qui soutiennent que les taxes de la RVA sont bel et bien annexées dans le coût de chaque billet vendu ? Si cela est avéré, alors il sied de croire que nous payons doublement les taxes aéroportuaires en RDC.
Pathétique !
Jean-Pierre EALE IKABE