Il y a 60 ans naissait le 1er orchestre Congolais de Belgique Yeye National. Ce dimanche 29 septembre2024 n’est pas un dimanche comme les autres à Bruxelles. Ce matin, il y a la messe papale au stade Roi Baudouin et fin de la visite de pape François. L’actualité c’est encore et toujours l’Israël qui attaque ses voisins.
Ce dimanche, c’est le jour où le docteur Claude Luyeye et son ami d’enfance Jean-Pierre Dikanda m’ont associé pour rendre visite à un aîné, pionnier des anciens de Belgique que l’on appelait à d’autre temps les Belgicains. Au menu de notre entretien, la musique mieux la création des orchestres des Congolais à Bruxelles.
Arrivé à Bruxelles en 1962, à l’âge de 16 ans, c’est en 1964 qu’il monte ce groupe avec quelques amis pour s’occuper le week-end et offrir le divertissement aux compatriotes qui pour la plupart étaient tous des étudiants. C’est à Noël 1964 que le groupe a livré son tout premier concert à Maisaf, la maison africaine. Il s’en souvient comme si c’était hier. Il nous parle de rivalité avec Afro Negro de François Bokoko. Ce dernier était le premier guitariste congolais qu’il découvre à Bruxelles. Il fait sa connaissance lors d’une fête de mariage. Ensemble, ils ont improvisé un concert à la grande satisfaction des invités. C’est ce jour que l’idée de former un groupe lui est venue et qu’il va mettre en place avec le concours de ses amis notamment Léon Ebeya, Sukami et Max Mongali pour ne citer que ceux-là.
Quelque temps après, en 1965 va naître l’orchestre Afro Negro et Los Nickelos. Avec force détails, il nous parle de lui, comment il a appris à jouer à la guitare, les raisons de son envoi à l’internat à Boma, où il va développer son apprentissage de la guitare.
Dans un autre registre, il nous raconte Franco sous autres facettes, docteur Nico, qu’il copiait merveilleusement bien. Il nous fait la révélation sur le voyage de l’African Jazz à la table ronde. J’apprends pour la première fois que Thomas Kanza n’était pas l’organisateur de la tournée. Il n’était qu’un mandataire. Il va révéler comment Franco, Vicky Longomba et Edo sont venus à Bruxelles pour mettre fin aux éditions Epanza Makita.
Bref, il nous a appris également comment Vicky Longomba, qui avait monté Negro Succès a été réconcilié avec Franco. Nous avons passé, montre à la main, trois heures à l’écoute. Peu avant de le quitter, il nous a annoncé la sortie dans pas longtemps d’un ouvrage sur les Kinois et la kinoiserie. Il a inventé un concept sur le génie kinois que je lui laisse lui-même la primeur de l’annoncer lors du vernissage de son livre.
ATL événement se propose d’organiser le vernissage de cet ouvrage couplé avec un buffet géant d’anniversaire de 60 ans de Yéyé National, orchestre leader de la troisième génération qui a donné naissance à des orchestres des jeunes notamment Thu zahina et Zaiko langa langa.
Jean-Pierre Eale Ikabe