Peu avant de quitter Kinshasa pour Bruxelles, je pensais qu’on allait m’obliger de me vacciner pour ne pas exporter la variole de singe.
Le jour de mon départ, j’étais étonné que la compagnie aérienne SN ne l’exige pas. Et à l’arrivée à Bruxelles, on n’y fait pas allusion, alors que je viens d’un pays qui compte des nombreux cas.
A un ami, à qui j’ai posé la question de savoir pourquoi on ne contrôle pas les passagers en provenance de Kinshasa, me dira que Kinshasa n’est pas touché. Et il ajoute : « c’est plus du côté de l’est de la RDC que l’on compte plus de cas ». En regardant le journal de la RTBF, j’ai vu l’arrivée des vaccins réceptionnés par le ministre de la santé publique qui était entouré des diplomates de l’Union Européenne et de l’OMS. Et comme il fallait s’y attendre, j’ai suivi sur les réseaux sociaux, des Congolais de la diaspora demandant à leurs compatriotes de ne pas se faire vacciner. Pour cause, plus près de nous, un artiste congolais non autrement identifié, Maître Gims, dénonçait un grand richissime qui voulait le corrompre pour faciliter l’opération des vaccinations en Rd Congo. Cette info n’a pas été confirmée ni démentie par le gouvernement. Encore moins, cette dénonciation n’a pas fait l’objet d’une enquête judiciaire.
Et voilà que tout ça est encore flou dans nos têtes que l’on nous revient avec des dons d’argent et des vaccins. C’est à croire que nous sommes un peuple ayant des droits et de l’intelligence pour réfléchir sur son sort ou des cobayes sans protection ? Non, laissez-nous tranquilles dans nos soucis au quotidien. Sinon, jetez vos vaccins dans le majestueux fleuve Congo.
Depuis Bruxelles, Jean-Pierre Eale Ikabe