Il ne se passe une seule annonce de pluie à kinshasa, sans que cela engendre un stress important dans le chef de la population de la capitale congolaise d’un coin ou d’un autre, en pensant, bien entendu, aux dégâts que chaque pluie qui tombe produit dans la ville, au grand mécontentement des kinois directement ou indirectement victimes, à tel point que certains prient même que cette saison soit suspendue par le créateur. Pathétique !
Si la pluie de la nuit du 01 au 02 septembre 2024 a produit un dégât sur le plan sécuritaire avec la tentative d’évasion à la prison centrale de makala, qui a causé nombre de morts et imposé les deuils dans plusieurs familles kinoises, celle de la nuit du 07 au 08 septembre a laissé ses traces sur les artères de la ville, les routes secondaires et les quartiers flottants tels que les marchés. Ceux qui se sont promené dans la ville en diront plus.
Généralement, à Kinshasa, le constat est très amer après une pluie. Des avenues entières disparaissent par les inondations, situation qui oblige leurs utilisateurs à se frayer d’autres issus entre autres passer à travers les parcelles d’autrui, l’élévation des surfaces avec des sacs à sables, le posément des morceaux de briques les longs des murs pour le passage à pied, sans compter l’utilisation des moyens de transports inadaptés à l’humain tels que les poussepousses, etc.
Dans certains quartiers, faute de rigoles et autres formes de canalisations d’eaux de pluies, les parcelles se sont transformées en piscines constituées d’eaux non désirées, empêchant ainsi les activités ménagères même dans les cours parcellaires. Comment les enfants s’en sortent-ils à l’heure des jeux ?
Dans un quartier vers la périphérie de Kinshasa dénommée SICOTRA, reconnu sous le nom de Nganda ya Sese, la pluie n’a jamais été la bienvenue. D’après les témoignages d’un des habitants du coin, la grande avenue qui servait de canal d’eaux pluvieuses vers le fleuve Congo avait été élevée en hauteur par les constructeurs de l’OVD et cela a rendu tout un quartier une véritable piscine, après chaque pluie. Les eaux stagnent dans les parcelles, abiment les effets ménagers, les véhicules, les jardins, etc., ne laissant pas en vie volailles et bétails.
Aux marché Gambela, Liberté, Matete et autres, il existe même aujourd’hui une nouvelle activité constituant un gagne-pain pour certains courageux : le lavage de pieds, à cause des boues portées par les visiteurs de ces différents espaces. A cela s’ajoute le transport au dos de tous ceux qui évitent de tremper leurs pieds. Il y a même manque à gagner de la part des services commis à récolter les frais de quittances car les conditions de travail deviennent inacceptables.
Gérer, c’est prévoir, dit-on. Selon maints observateurs, plusieurs différents gouvernements provinciaux qui se sont succédés à Kinshasa ont tenté de promettre monts et merveilles pour sauver la ville de ces dégâts mais sans succès. Avec l’opération coup de poing avec Jean Kimbunda, Kin propre avec André Kimbuta, Kin Bopeto avec Gentiny Ngobila et, maintenant, Kinshasa ezo bonga avec Daniel Bumba, les kinois n’ont que leurs yeux pour lire et voir les belles affiches annonçant ces différents programmes sans les vivre réellement ou les palper.
Avec les caniveaux bouchés par les sables et les bouteilles en plastique, les routes asphaltées avec des matériaux ne prenant pas en compte les poids à recevoir, les conduites d’eaux traversant les ménages sans sécurité préalable, les câbles électriques non ou mal isolés, le contact entre les eaux passagères et les fausses septiques mal couvertes, etc., il y a lieu de croire que la distance entre la vie et la mort à Kinshasa ne fait que s’écourter davantage.
L’on ne se rappelle pas le nombre de morts enterrés spectaculairement il y a peu suite à une pluie sauvage ayant ravagé maisons, bureaux, marchés, etc., arrêtant ainsi les vies humaines entre Ngaliema et Mont-Ngafula ? Pour le respect et la sacralité de la vie humaine, il faut bien que cela change !
Toutefois, en tant que peuple croyant en Dieu, les habitants de la capitale congolaise continuent d’espérer qu’un jour arrivera où la magique phrase « après la pluie vient le beau temps » soit une réalité et que la pluie cesse d’être la mauvaise des convives qui puissent exister.
Benz Bwanakawa